(Mississauga) Les conflits armés en Ukraine et dans la mer Rouge ont stimulé les expéditions de fret pour Cargojet alors que le contexte géopolitique actuel pousse les entreprises à rechercher d’autres itinéraires de transit.

La compagnie de fret aérien et de location d’avions a vu son bénéfice net augmenter de près de 7 % sur un an pour atteindre 32,5 millions au cours de son dernier trimestre, soutenu en partie par la hausse des revenus provenant des voyages affrétés pour transporter des marchandises à l’international.

« Une grande partie des activités d’affrètement que nous observons actuellement sont liées au soutien à la fois aux missions de secours et aux fournitures militaires, soit au Moyen-Orient, soit en Pologne et ailleurs, pour soutenir l’Ukraine », a expliqué le cochef de la direction Jamie Porteous lors d’une conférence téléphonique avec des analystes lundi.

Dans la mer Rouge, les frappes de missiles en cours au Yémen par des militants houthis soutenus par l’Iran ont poussé les principaux porte-conteneurs à éviter le canal de Suez. La crise a incité certains expéditeurs à opter pour le transport aérien, augmentant les volumes mondiaux de fret aérien de 11 % sur un an pour le troisième mois consécutif en mars, selon la société d’analyse du fret Xeneta.

« La croissance du fret aérien a été principalement tirée par l’augmentation des volumes en provenance du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, les expéditeurs ayant transféré leurs services de l’océan vers l’air pour éviter les retards dans la mer Rouge », a indiqué Niall van de Wouw, l’analyste en chef du fret aérien chez Xeneta.

« Nous ne pouvons pas non plus sous-estimer l’importance de la croissance du commerce électronique, qui ne montre aucun signe de ralentissement dans ses secteurs les plus importants », a-t-il ajouté.

Cargojet a proposé une solution similaire. Les expéditions plus importantes du commerce électronique expliquent la croissance de ses volumes nationaux ainsi que ce que l’on appelle les locations avec équipage, soit dans lesquelles le bailleur fournit l’avion, l’équipage, la maintenance et l’assurance pour une autre compagnie aérienne, a indiqué M. Porteous.

Il a formulé un bémol sur la situation mondiale actuelle qui a renforcé les bénéfices de l’entreprise basée à Mississauga, en Ontario, mettant en garde contre le revers de la médaille du conflit.

« Notre optimisme prudent est tempéré par l’incertitude géopolitique croissante et les perturbations potentielles de la chaîne d’approvisionnement », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Cependant, M. Porteous a précisé lors de l’appel qu’il considérait le conflit en mer Rouge « plus en termes d’opportunités que d’impact ».

« Le fait que les chaînes d’approvisionnement aient été perturbées à cause de cela pourrait conduire – et a conduit à – des opportunités d’affrètement ad hoc supplémentaires », a-t-il affirmé.

Pour sa part, la cocheffe de la direction, Pauline Dhillon, a évoqué que des processus de maintenance rationalisés, des calendriers optimisés et une meilleure gestion des équipes ont aussi contribué à réduire les coûts.

Cargojet a rapporté un chiffre d’affaires s’élevant à 231,2 millions pour le trimestre clos le 31 mars, soit à peu près le même niveau que les 231,9 millions de la même période de l’année dernière.

Sur une base ajustée, Cargojet affirme avoir gagné 1,86 $ par action au cours de son dernier trimestre, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 97 cents par action un an plus tôt. Le résultat a presque triplé les attentes des analystes, soit 66 cents par action, selon LSEG Data & Analytics.

Cargojet fournit des services de fret aérien partout en Amérique du Nord avec sa propre flotte de 41 avions.