La vie en couple est un long fleuve impétueux. Par moments impécunieux.

Au fil des méandres, des eaux dormantes, des cascades et des hauts-fonds financiers, existe-t-il une méthode idéale et universelle pour gérer ses dépenses ?

PHOTO PHIL BEENARD, FOURNIE PAR HÉLÈNE BELLEAU

Hélène Belleau, professeure titulaire au Centre Urbanisation Culture et Société de l’INRS

« Non, il n’y a pas de façon optimale », répond Hélène Belleau, professeure titulaire au Centre Urbanisation Culture et Société de l’INRS et auteure de nombreuses études sur le couple et l’argent. « Il y a des contextes qu’il faut prendre en compte. Est-ce que le couple veut gérer séparément ou veut tout mettre ensemble ? »

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Olga Cherezova, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal

Olga Cherezova, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal, partage (équitablement) cette opinion. « Il n’y a pas de méthode idéale en soi, acquiesce-t-elle. Le mot “équité” est important, mais le plus important, c’est le mot “communication”. »

Les méthodes de gestion des dépenses au sein du couple se partagent en deux grandes catégories.

Dans la première, revenus et dépenses sont fondus dans un grand tout. Dans la seconde, les dépenses communes sont divisées en deux parties – pas nécessairement égales, égalitaires ou équitables...

Revenus bruts ou nets ?

Par ailleurs, dans tous ces grands calculs, vaut-il mieux utiliser les revenus bruts ou les revenus nets ? À l’ACEF de l’Est de Montréal, les conseillers budgétaires travaillent toujours avec les revenus nets, « parce que c’est avec ça que les personnes vivent », précise Olga Cherezova.

« Il faut aussi considérer les allocations, les crédits d’impôt, vraiment inclure tous les revenus qu’on reçoit », avise la conseillère.

La paie nette augmente cependant en deuxième moitié d’année, lorsque les charges sociales sont acquittées, pour redescendre en janvier suivant. Il faut suivre les montagnes russes.

Dans les situations relativement simples, sans enfants notamment, il sera probablement plus facile de travailler avec le revenu brut pour le calcul du prorata. De toute manière, compte tenu des paliers d’imposition, le conjoint au revenu inférieur risque de s’en trouver avantagé.