Hélène Belleau et Delphine Lobet suggèrent un autre type d’ajustement pour corriger la distorsion de la méthode du prorata en présence de grands écarts de revenus : instaurer un revenu personnel de base.

Les conjoints conviennent d’un montant qu’ils se réserveront à chacun. Cette somme est déduite de leurs revenus dans le calcul de leur contribution respective aux dépenses communes.

Le bénéfice

Résultat, le conjoint moins favorisé dégage davantage de surplus personnel qu’avec la méthode du prorata pur.

L’ennui

L’écart entre les conjoints est moins substantiel, mais il demeure. Et encore une fois, les conjoints doivent faire de savants calculs et un suivi minutieux des dépenses.

Un cas typique

Deux parents de deux enfants d’âge scolaire, écart de revenus important

Conjoints de fait sans convention d’union et parents de deux enfants d’âge scolaire, Laurier et Rose touchent respectivement des revenus de 75 000 $ et 25 000 $ après impôts.

Mis au parfum de la formule du prorata des revenus, Laurier et Rose conviennent que chacun se réservera 10 000 $ – un revenu personnel discrétionnaire, en quelque sorte.

« Chacun aura 10 000 $ dans son compte, puis on calcule le prorata à partir de ce qui reste de leurs revenus », explique Hélène Belleau.

Ici, le calcul du prorata s’effectuerait sur la base de revenus nets de 65 000 $ et 15 000 $ plutôt que 75 000 $ et 25 000 $.

En supposant des dépenses communes de 70 000 $, Rose dégagera ainsi un surplus de 11 875 $ plutôt que 7500 $ pour ses dépenses discrétionnaires et son épargne de retraite.

« C’est une solution assez simple pour des gens qui veulent conserver une certaine autonomie », indique la chercheuse.