Il faudra patienter jusqu’en 2027 avant de monter à bord des voitures du Réseau express métropolitain (REM) pour effectuer la liaison entre l’aéroport Montréal-Trudeau et le centre-ville de Montréal. C’est donc l’une des raisons d’être du projet qui mettra le plus de temps à se concrétiser.

La Presse avait déjà révélé en mai dernier que la mise en service du tronçon n’aurait pas lieu à la fin de 2024, comme prévu, parce que la station aéroportuaire allait être achevée plus tard que prévu. Mercredi, Aéroports de Montréal (ADM) ainsi que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) ont précisé pendant combien de temps il faudrait prendre son mal en patience.

À l’aéroport Montréal-Trudeau, les travaux ont débuté à la mi-mars. Le consortium formé par AECON et EBC a achevé près de la moitié des travaux d’excavation, ont expliqué les responsables d’ADM, à l’occasion d’une visite du chantier.

  • Lorsque la station sera terminée, les voitures du REM arriveront en passant sous l’aérogare.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Lorsque la station sera terminée, les voitures du REM arriveront en passant sous l’aérogare.

  • Il faut creuser environ 35 mètres sous terre dans le cadre des travaux.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Il faut creuser environ 35 mètres sous terre dans le cadre des travaux.

  • Les ouvriers sont à mi-chemin.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Les ouvriers sont à mi-chemin.

  • Les voyageurs qui se rendent à Montréal-Trudeau verront, depuis le débarcadère, une grande grue bleue qui surplombe le chantier.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Les voyageurs qui se rendent à Montréal-Trudeau verront, depuis le débarcadère, une grande grue bleue qui surplombe le chantier.

  • Un peu partout, des panneaux solaires alimentent des capteurs permettant de savoir si les parois du chantier bougent trop.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Un peu partout, des panneaux solaires alimentent des capteurs permettant de savoir si les parois du chantier bougent trop.

  • Aperçu de la station aéroportuaire depuis le débarcadère lorsqu’elle sera en service

    PHOTO FOURNIE PAR JODOIN LAMARRE PRATTE ARCHITECTES/SAUCIER PERROTTE ARCHITECTES

    Aperçu de la station aéroportuaire depuis le débarcadère lorsqu’elle sera en service

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« Nous prévoyons remettre la station en 2026 pour que le REM soit en mesure de réaliser les travaux d’arrimage, l’installation des rails et des systèmes de contrôle, a expliqué Steeve Bouffard, directeur de projet pour la station de l’aéroport. On la remet au complet : le bâtiment, les ascenseurs et le reste des infrastructures. Mais on n’effectue pas la mise en service. »

La gare aéroportuaire est la seule des 26 stations qui n’est pas sous la responsabilité de NouvLR, consortium retenu par la CDPQ pour bâtir le REM. C’est ADM – organisme à but non lucratif qui gère l’aéroport Montréal-Trudeau et celui de Mirabel – qui est responsable de la construction.

M. Bouffard espère que la phase de construction sera terminée dans la « première moitié de 2026 ». C’est à ce moment que NouvLR, consortium retenu par la CDPQ pour bâtir le REM, pourra prendre le relais. Il y aura une phase d’essais avant la mise en service, a expliqué Emmanuelle Rouillard-Moreau, porte-parole de la Caisse, dans une déclaration.

« Nous prévoyons la mise en service de l’antenne en 2027 », a-t-elle écrit, sans autres précisions sur l’échéancier.

La station de Montréal-Trudeau prévoit un espace qui permettra aux voitures du REM de repartir dans la direction inverse. On ne peut effectuer la mise en service par station isolée.

Beaucoup plus cher

La facture du chantier était estimée à 250 millions en 2018. Elle a plus que doublé pour atteindre 600 millions. M. Bouffard affirme que ce budget devrait être respecté. Québec et Ottawa ont dû intervenir en avril 2021 pour avancer de l’argent étant donné que la santé financière d’ADM s’était grandement détériorée à cause des restrictions de voyage qui avaient été imposées à travers le monde.

Selon la directrice des affaires corporatives et relations médias d’ADM, Anne-Sophie Hamel-Longtin, la tournure des évènements est essentiellement attribuable à la crise sanitaire.

« Le projet de la station faisait partie de quelque chose qui était beaucoup plus gros, soit de refaire le stationnement et le débarcadère », a-t-elle expliqué.

Quand on a dû mettre à l’arrêt les chantiers, on a dû refaire les projets. Nous sommes retournés en appels d’offres. Tout cela a provoqué un retard dans les travaux.

Anne-Sophie Hamel-Longtin, directrice des affaires corporatives et relations médias d’ADM

Ce retard dans la mise en service de l’antenne risque d’avoir des conséquences pour le Technoparc Montréal, dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Située en aval de l’aéroport, la future gare Marie-Curie, appelée à desservir le parc industriel aux secteurs de pointe, demeurera privée de service tant que la gare aéroportuaire ne sera pas ouverte.

Joint par La Presse, le maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, n’était pas au courant de ce nouvel échéancier.

« Je peux uniquement dire que ce retard n’augure pas bien, a-t-il dit, dans un entretien téléphonique. C’est malheureux parce que cela affecte la compétitivité de nos secteurs industriels, dont le Technoparc. Il peut aussi se produire bien des choses d’ici 2027 qui pourraient provoquer d’autres retards. Ce n’est pas de bonnes nouvelles. »

On recense 125 entreprises établies dans le Technoparc. Elles emploient environ 6000 travailleurs. Dans un courriel, Technoparc Montréal a dit ne pas avoir de commentaires à faire sur les retards du REM.

Avec la collaboration d’André Dubuc, La Presse

En savoir plus
  • 7 milliards
    Aux dernières nouvelles, c’est ce que coûtera au bas mot le REM, qui exclut le segment à l’est.
    Source : CDPQ infra
    35 mètres
    La station du REM à Montréal-Trudeau sera l’une des plus profondes du réseau, à 35 mètres, derrière Édouard-Montpetit, à 72 mètres.
    Source : Aéroports de Montréal