Les gestionnaires d’actifs de la Banque Royale viennent de bonifier leur placement dans SNC-Lavalin pour le refaire passer à plus de 10 %.

RBC Gestion mondiale d’actifs est ainsi à nouveau tenue de révéler ses transactions importantes sur le titre de l’entreprise montréalaise de services d’ingénierie.

Les transactions d’achat ont été réalisées alors que l’action de SNC décrochait le mois dernier. La glissade s’est poursuivie début juillet, et le titre de SNC a même touché le 6 juillet son plus bas niveau des 52 dernières semaines à Toronto.

RBC Gestion mondiale d’actifs a ajouté un total de 386 476 actions de l’entreprise montréalaise à ses portefeuilles en juin, selon ce qu’indique un document déposé dans les derniers jours auprès des autorités boursières.

Le prix payé pour ces actions n’est pas dévoilé. Il est toutefois possible d’évaluer que ce bloc d’actions a été acheté à un coût approximatif de 8 millions de dollars.

L’investissement total de RBC dans SNC-Lavalin équivalait ainsi à une participation de 10,1 % pour commencer le mois de juillet. Au cours actuel, cette participation a une valeur de 420 millions de dollars.

RBC est le troisième actionnaire en importance de SNC-Lavalin, derrière la Caisse de dépôt et placement du Québec (19,9 %) et Jarislowsky Fraser (10,7 %).

La participation détenue par RBC Gestion mondiale d’actifs dépassait les 16 % au début de la pandémie. Les gestionnaires d’actifs de RBC avaient cependant abaissé l’investissement sous la barre des 10 % en février l’année dernière.

Débâcle en Bourse

Si le titre de SNC a gagné 1,5 % lundi, à 23,12 $, à la Bourse de Toronto, l’action valait plus de 60 $ en 2018.

L’action a reculé jusqu’à 15 $ en 2019 après qu’il eut été révélé que le Service des poursuites pénales du Canada ne négocierait pas d’accord de réparation relativement à des accusations de fraude et de corruption déposées par la GRC pour des gestes commis en Libye, et après la publication de résultats inférieurs aux attentes.

La direction de SNC a apporté plusieurs ajustements à ses activités dans les dernières années. Pour réduire le risque lié aux dépassements de coûts lors de travaux sur des projets d’envergure, l’entreprise a notamment indiqué qu’elle ne soumissionnerait plus sur des contrats clés en main à prix forfaitaire.

Plus récemment, la volatilité des marchés a de nouveau affecté la valeur boursière. Le titre est en baisse d’environ 25 % cette année.

La plus récente descente a commencé avec la publication le 5 mai d’une performance financière de début d’exercice décevante. Le titre a perdu 13 % ce jour-là et la glissade s’est poursuivie jusqu’au plancher atteint il y a deux semaines.

Dans une note publiée en mai, l’analyste Jacob Bout, de la CIBC, écrivait que l’action de SNC – qui valait 26 $ à ce moment-là – se négociait avec une réduction importante par rapport à ses pairs.

Son camarade Benoit Poirier, chez Valeurs mobilières Desjardins, avait de son côté souligné au printemps que SNC était encore une organisation en transition, mais que son potentiel à long terme demeurait intact.

Au total, 12 des 13 analystes qui suivent officiellement les activités de SNC-Lavalin recommandent d’acheter, selon la firme de données financières Refinitiv. La cible moyenne des experts d’ici 12 mois est à 38 $, ce qui laisse miroiter une appréciation de près de 70 % par rapport au cours actuel.