Autant pour les marchés boursiers que pour les obligations, le moment où les taux d'intérêt commenceront à augmenter prendra une importance primordiale.

La performance des marchés financiers en 2010 pourrait bien dépendre de cette augmentation.

La hausse des taux augmentera les coûts de financement des détenteurs d'actions, ce qui pourrait en inciter plusieurs à vendre. Elle aura aussi un effet négatif sur les prix des obligations qui fluctuent inversement aux taux d'intérêt.

Plusieurs analystes utilisent les contrats à terme sur les fonds fédéraux (Fed Funds Futures) pour prédire le moment où la Réserve fédérale (Fed) augmentera son taux d'intérêt.

Cette mesure indique présentement qu'elle agira au troisième trimestre de 2010, donc entre juillet et septembre. Le consensus des prévisionnistes opte pour ce moment.

Mais prévoir l'évolution des taux d'intérêt est une science très inexacte. Il y a donc des voix discordantes. L'économie américaine demeure grandement fragilisée par la crise qu'elle vient de traverser.

«À la suite d'une récession, la Réserve fédérale attend généralement plus d'un an après que le taux de chômage eut recommencé à descendre avant d'augmenter son taux directeur», souligne Viet Buu, président de CTI Capital Valeurs mobilières.

Comme la tendance à la hausse du taux de chômage n'a pas encore commencé à s'inverser, il serait surprenant que la Fed augmente son taux cette année, selon lui.

Si tel est le cas, le rendement des obligations en 2010 pourrait être meilleur qu'anticipé. Mais il y a toujours le risque inflationniste qui pourrait venir forcer la main de la Fed. Mais compte tenu du faible degré de l'utilisation des capacités de production et du faible rythme de croissance des salaires, il y a peu de chance que le risque inflationniste augmente sensiblement aux États-Unis en 2010, toujours selon M. Buu.

Chez nous, la Banque du Canada a réaffirmé le 19 janvier son intention de maintenir les taux le plus bas possible au moins jusqu'à l'été.

Aussi longtemps que la Réserve fédérale n'augmentera pas son taux, la Banque du Canada pourrait être tentée de se restreindre de le faire également afin d'éviter une hausse additionnelle du dollar canadien qui risquerait de nuire aux exportations canadiennes.