Comment arrive-t-on à modifier les circuits cérébraux pour soigner la dépression ? Explication en cinq étapes.

1. Créer un champ magnétique

Une bobine qui émet un champ magnétique est positionnée au-dessus d’une des régions cérébrales impliquées dans la génération et la régulation d’émotions, ainsi que la planification et la mémoire de travail. Cette zone, appelée cortex préfrontal dorsolatéral, fonctionne souvent très mal chez les dépressifs.

2. Énergiser les cellules

Pendant quelques minutes, des impulsions magnétiques pénètrent jusqu’à trois centimètres sous la boîte crânienne pour y induire un champ électrique sur une surface d’un centimètre carré. Certains patients ont l’impression qu’un oiseau picore leur cuir chevelu. Des muscles de leur visage peuvent se crisper. Après coup, ils peuvent souffrir de fatigue ou de maux de tête.

3. Augmenter la communication entre les neurones

L’afflux d’énergie augmente l’activité des neurones, c’est-à-dire leur production de messagers chimiques – ou neurotransmetteurs – qui passent l’information de cellule en cellule. À la longue, cela permet de rétablir ou de renforcer leurs connexions, pour que les neurones remplissent mieux leurs fonctions.

4. Agir en profondeur

La région ciblée étant connectée à d’autres zones, plus profondes, la renforcer permet de les atteindre par ricochet, en rééquilibrant leurs pouvoirs respectifs. Redonner de la vigueur au cortex préfrontal dorsolatéral permet, par exemple, de calmer le gyrus cingulaire, dont l’hyperactivité favorise plusieurs émotions négatives, dont la tristesse. À force d’être inhibées, les connexions aberrantes tendent à disparaître.

5. Personnaliser les cibles

Quand l’anxiété d’un patient augmente avec la stimulation, son psychiatre peut ajuster son approche et cibler une zone différente du cortex préfrontal dorsolatéral. La puissance du courant, sa fréquence ainsi que la durée et le nombre de séances sont aussi personnalisés. Car sous-stimuler les neurones n’est pas efficace. Et les surstimuler pourrait causer des convulsions ou des épisodes de manie chez les personnes bipolaires.