(Québec) Même si le taux d’absentéisme est moins élevé que l’an dernier, la pénurie de personnel force la réduction des services dans quatre urgences et deux départements d’obstétrique cet été. Cette liste pourrait d’ailleurs s’allonger, prévient le ministre Christian Dubé, qui assure que des « alternatives » sont offertes.

L’été 2022 avait été particulièrement difficile dans le réseau de la santé et des services sociaux en raison de la septième vague de pandémie qui a frappé tôt en saison avec la reprise des festivals. Au moment de partir pour les vacances l’an dernier, quelque 60 000 employés étaient absents. Cette année, le taux d’absentéisme est de retour à la normale avec environ 54 000 travailleurs manquants.

Malgré cette note positive, des réductions de services seront inévitables dans certaines régions du Québec, a affirmé le ministre de la Santé, mercredi. « Sur un réseau de 350 000 [employés], c’est encore beaucoup », a admis le ministre à son arrivée au conseil des ministres.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Christian Dubé

Selon une dernière mise à jour, quatre urgences seront partiellement fermées (Fortierville, Coaticook, hôpital Lachine, La Mitis) et deux services d’obstétrique (hôpital du Pontiac et Roberval). La situation pourrait s’aggraver en fonction des vacances, a précisé M. Dubé.

Dans la liste que j’ai vue, il y en avait six [réductions], mais c’est sûr que rendu au mois de juillet, dans le sommet, il y en aura peut-être huit, peut-être dix. On a demandé à tous nos PDG de bien prévoir ça.

Christian Dubé, ministre de la Santé

Le ministre a expliqué avoir demandé aux PDG des établissements de prévoir leur plan de contingence pour l’été et d’en aviser à l’avance la population. La liste des réorganisations de service est d’ailleurs disponible en ligne, tout comme les « alternatives » offertes aux urgences, comme le Guichet d’accès à la première ligne (GAP) et la ligne 8-1-1 (et ligne pédiatrique).

« C’est la grande différence, il y a plusieurs options qu’on n’avait pas l’an passé », a souligné M. Dubé, rappelant que le GAP notamment, n’était pas encore déployé partout en province l’été dernier.

Agences de placement

Malgré l’adoption du projet de loi 10 qui vient mettre fin aux recours aux agences dans le réseau de la santé, les règlements qui viendront encadrer plusieurs pratiques, dont les tarifs, se font toujours attendre. M. Dubé a réitéré que le règlement pour imposer des tarifs plafond sera publié bientôt. « Il faut [que les tarifs soient plafonnés dès cet été] », a-t-il assuré, évoquant « une question de jours ou de semaines ».

Ce dernier s’est d’ailleurs montré satisfait que l’Autorité des marchés publics déclenche une enquête sur des allégations d’irrégularités révélées par La Presse qu’auraient commises des soumissionnaires à un appel d’offres mammouth du gouvernement pour retenir les services d’agences privées de placement dans le secteur de la santé.

Cet appel d’offres vaut pour 8 millions d’heures de travail par année dans le réseau. C’est l’équivalent de plus de 4500 travailleurs à temps plein sur une année complète.