(Ottawa) La nouvelle prestation dentaire canadienne est populaire. Les familles d’environ 100 000 enfants y ont fait appel depuis son entrée en vigueur le 1er décembre, ont annoncé le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, et la ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, vendredi. Ils estiment qu’elle pourrait aider 400 000 autres enfants.

« On n’est pas surpris, a réagi le député néo-démocrate, Alexandre Boulerice, en entrevue. On savait qu’il y avait un réel besoin. »

Les familles dont le revenu est de moins de 90 000 $ par année et qui n’ont pas accès à un régime privé d’assurance dentaire y ont droit pour les enfants de moins de 12 ans. Les parents ou les tuteurs reçoivent alors un chèque de 260 $, 390 $ ou 650 $ non imposable, selon le revenu net du ménage pour couvrir les frais du dentiste entre le 1er octobre 2022 et le 30 juin 2023. L’argent peut être utilisé pour n’importe quel type de soins dentaires, incluant l’orthodontie.

Ce programme temporaire de deux ans, créé après l’adoption du projet de loi C-31 en novembre, constitue la première étape pour fournir des soins dentaires aux Canadiens de tous âges qui en ont besoin. Son coût total est estimé à 938 millions. Il s’agit de l’un des engagements du Parti libéral du Canada dans l’entente conclue avec le Nouveau Parti démocratique (NPD). Ce pacte permet aux libéraux, qui forment un gouvernement minoritaire, de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2025.

Les conservateurs ont critiqué l’absence de balises pour la nouvelle prestation de soins dentaires. « Le gouvernement va envoyer l’argent sans vérification », avait déploré le député Pierre Paul-Hus la semaine dernière à la suite du dépôt du rapport de la vérificatrice générale. Elle estimait que 4,6 milliards de prestations liées à la COVID-19 avaient été versées en trop.

Lors du dernier budget fédéral, le gouvernement avait prévu 5,3 milliards de dollars sur cinq ans dès 2022-2023 pour la création d’un programme national de soins dentaires. Il était prévu qu’il couvre d’abord les moins de 12 ans en 2022 et qu’il soit élargi graduellement aux moins de 18 ans, aux aînés et aux personnes handicapées en 2023 jusqu’à sa mise en œuvre complète en 2025.

« On veut aussi que ça ne soit pas juste l’accès à un montant, mais que ça soit vraiment un programme où les gens peuvent aller chez le dentiste et qu’ils soient déjà enregistrés comme étant admissibles, a expliqué M. Boulerice. Alors, ils n’ont pas besoin de payer à la caisse et la facture est envoyée directement au gouvernement fédéral. »

Ce type de programme existe déjà à l’heure actuelle pour les Premières Nations et les Inuits. Il est utilisé par un peu moins de 900 000 personnes. Les fournisseurs doivent d’abord s’inscrire pour soumettre directement des demandes de paiement au gouvernement fédéral.

Au Québec, la Régie de l’assurance maladie couvre plusieurs soins dentaires pour les enfants de moins de 10 ans comme les examens annuels et les obturations. Le nettoyage, le détartrage, l’application de fluorure, l’orthodontie et le scellement de puits et de fissures ne sont pas inclus.