(Montréal) Le Québec affiche toujours un retard en matière de vaccination contre la coqueluche chez les femmes enceintes, mettant ainsi les poupons davantage à risque de contracter la maladie. Selon de nouvelles données publiées par Statistique Canada, la situation s’améliore, mais il reste encore du chemin à faire.

Avec un taux de vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche de 75,2 % en 2021, le Québec occupe le septième rang des provinces et territoires du Canada derrière l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, la Saskatchewan et le Yukon.

Les quatre provinces de l’Atlantique sont d’ailleurs loin devant les autres avec des taux respectifs de 80,4 % pour l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse ; de 79,5 % pour le Nouveau-Brunswick ; et de 79 % pour Terre-Neuve-et-Labrador. À titre comparatif, la moyenne canadienne s’établit à 64,8 % en 2021.

En ce qui concerne le Québec, on a effectué un bond important depuis la précédente étude menée en 2019. À l’époque, le taux de vaccination contre la coqueluche s’élevait à peine à 48,8 % au Québec.

Devant ces chiffres, le Dr Nicholas Brousseau, spécialisé en médecine préventive, se dit encouragé de savoir que les trois quarts des femmes se procurent le vaccin. Il souligne que cette stratégie est plutôt nouvelle puisque l’on recommande la vaccination durant la grossesse depuis 2018 seulement.

« Ça démontre que c’est de mieux en mieux implanté dans le système de soins et qu’autant les professionnels de la santé que les femmes enceintes sont de plus en plus au courant », note le chercheur associé du CHU de Québec.

Le Comité consultatif national de l’immunisation recommande à toutes les femmes enceintes au Canada de recevoir une dose du vaccin dcaT, qui protège contre le tétanos, la diphtérie et la coqueluche acellulaire, durant la grossesse.

Ce vaccin a démontré son efficacité à protéger « les nouveau-nés contre la coqueluche au cours des deux premiers mois de leur vie, lorsqu’ils sont le plus vulnérables », précise-t-on dans la publication portant sur l’Enquête nationale sur la couverture vaccinale des enfants (ENCVE), parrainée par l’Agence de la santé publique du Canada.

Bien que l’on constate une forte amélioration dans la couverture vaccinale, elle aurait possiblement pu être encore meilleure sans les complications liées à la pandémie de COVID-19. On souligne dans l’enquête qu’environ une femme sur 10 rapporte avoir dû faire face à des obstacles ou à des retards d’au moins un mois pour obtenir son vaccin en raison de la crise sanitaire.

D’après les informations disponibles en ligne sur la plateforme de la Direction régionale de santé publique de Montréal, la coqueluche est « une infection respiratoire très contagieuse causée par une bactérie ». Les symptômes incluent de l’écoulement nasal, la perte d’appétit et surtout une toux persistante dont le son rappelle celui d’un coq.

On enregistre entre 240 et 1600 cas chaque année au Québec. La vaccination réduit de 90 % le risque d’attraper la maladie, particulièrement durant les quatre à six premières années de la vie. La vaccination durant la grossesse réduit également de 90 % le risque d’attraper la maladie pour les bébés de moins de trois mois.

Le Dr Brousseau insiste sur l’importance de poursuivre la sensibilisation des femmes à la vaccination pendant la grossesse puisqu’on atteint un double objectif en protégeant à la fois la mère, puis l’enfant à travers le placenta.

Pour rassurer les femmes qui pourraient être inquiètes de se faire vacciner durant leur grossesse, le Dr Brousseau assure que la sécurité du vaccin est surveillée de près.

« Des centaines et des centaines de millions de doses ont été données. Tout ça a été suivi de près et il n’y a pas d’impact négatif pour la femme enceinte ou pour le fœtus », précise-t-il.

Le Protocole d’immunisation du Québec recommande la vaccination contre la coqueluche entre la 26e et la 32e semaine de grossesse.

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