(Québec) À 10 jours de Noël, le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, prévient que ceux qui attrapent la COVID-19 à compter de maintenant ne devraient pas participer au réveillon de Noël puisque la contagiosité dure 10 jours. On s’abstient par ailleurs si on souffre de symptômes grippaux liés à d’autres virus respiratoires.

La Santé publique a fait le point mercredi sur la transmission de virus respiratoires au Québec. Le Dr Boileau en appelle à la plus grande prudence alors que plusieurs virus, comme celui de l’influenza et le virus respiratoire syncytial (VRS), circulent encore beaucoup. La situation dans les hôpitaux, notamment les urgences, demeure sous grande pression en raison de la circulation de ces virus.

« On n’est pas dans quelque chose qui va s’en aller pour le mieux, ça va continuer d’être très difficile parce que la situation est très fragile », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse à Québec. Le VRS, qui affecte surtout les enfants, est en baisse, a noté le DBoileau. Ce n’est pas encore le cas pour l’influenza.

« Nous sommes en plein cœur d’une saison grippale […], nous avons des indices que le pic [de la courbe] a peut-être été atteint, mais on n’est pas en diminution, on est dans une situation qui reste très élevée. On est au-dessus de taux de positivité de 25 %. Dans notre langage à nous, ça veut dire que c’est élevé », a expliqué le DBoileau. « Mais le virus qui nous préoccupe le plus, c’est la COVID », a-t-il ajouté.

La Santé publique anticipe d’ailleurs une remontée des cas de COVID-19 avec les rassemblements des Fêtes. « Ça va monter, il n’y a presque pas de doute », a-t-il affirmé. Il cible notamment le groupe des plus de 60 ans, dont environ 60 % n’ont pas encore fait la maladie. « Ça ne leur permet pas d’avoir cette immunité hybride qui est due à la vaccination et à l’expérience d’un contact avec le virus », dit-il.

Période des Fêtes : appel à la prudence

Dans ce contexte, la Santé publique en appelle « à la plus grande prudence » alors que les Québécois multiplieront les rassemblements. « Si vous êtes malades, si vous avez des symptômes, vous restez à la maison, vous n’allez pas dans les rassemblements », a martelé le DBoileau.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le directeur national de santé publique, Dr Luc Boileau, recommande qu’une personne qui ressent des symptômes grippaux s’abstienne de participer aux célébrations de Noël.

On est à 10 jours du réveillon, alors ceux qui commencent la COVID vont être contagieux jusqu’à la veille de Noël.

Le DLuc Boileau, directeur national de santé publique

La Santé publique recommande qu’une personne qui ressent des symptômes grippaux s’abstienne de participer aux célébrations de Noël. Pour la COVID-19 spécifiquement, si une personne la contracte à partir de maintenant, elle ne doit pas se rendre au réveillon familial puisqu’elle est contagieuse pendant 10 jours, et ce, qu’elle ait des symptômes ou non, a expliqué le DBoileau.

« C’est plate, mais c’est comme ça », a résumé le DBoileau. Le directeur national de santé publique recommande d’ailleurs de se tester à quelques reprises pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de la COVID-19. Dans le cas d’un virus autre que la COVID-19, une personne pourrait en revanche se rendre dans un rassemblement uniquement si les symptômes ont disparu.

Le DBoileau admet que certains Québécois sont moins à l’écoute après plus de deux ans de pandémie. Il rappelle qu’il existe une forme de responsabilité « collective » à se protéger. « Il faut être conscient des risques qu’on peut porter et apporter à d’autres, les personnes à risque doivent aussi s’écouter […]. Je le sais qu’il va y avoir des risques, que des gens vont en prendre, et c’est malheureux », a-t-il indiqué.

Une campagne publicitaire pour rappeler l’importance du port du masque et de la vaccination est aussi lancée à l’approche des Fêtes. La Santé publique maintient par ailleurs le cap : pas question pour l’instant de revenir à des mesures contraignantes, comme des limites dans les rassemblements, ou à des obligations. « On n’a pas besoin de ça, la situation est difficile, mais ne commande pas des actions comme ça », a-t-il assuré.