Afin de protéger la population et de freiner l’exode du personnel, des médecins d’urgence de l’Outaouais implorent le ministre de la Santé d’offrir les mêmes conditions salariales aux professionnels de la santé que celles en Ontario.

« Sans votre intervention, il n’est plus possible d’assurer la sécurité et le bien-être de la population de l’Outaouais. Les citoyens de l’Outaouais ne devraient pas être pénalisés parce qu’ils habitent à côté d’Ottawa. C’est une question de vie ou de mort », a écrit la cheffe du département d’urgence du CISSS de l’Outaouais, la Dre Christal Dionne. Elle s’adressait au ministre Dubé au nom des médecins d’urgence de la région.

Lisez la lettre d’opinion de la Dre Christal Dionne « Urgences : la population de l’Outaouais “est en danger” »

Elle estime que les soins aux patients se sont effrités ces dernières années, notamment à cause de « l’importante pénurie d’infirmières » et des « délais d’accès à l’urgence pour les tests de laboratoire et pour l’imagerie ».

Elle dénonce également l’exode de travailleurs vers l’Ontario, où les conditions salariales et de travail sont « largement plus attrayantes ». « Il n’est plus possible pour nos équipes de faire compétition à notre voisin. » Les médecins demandent l’intervention immédiate du ministre Dubé.

« La population est en danger »

La Dre Dionne soutient que la situation critique qui prévaut en Outaouais « n’est plus tenable » et que « la population est en danger ». Elle souligne notamment qu’il n’y a plus d’accès à l’imagerie aux urgences du CLSC de Saint-André-Avellin, que le scan de l’hôpital de Papineau fonctionne partiellement et que l’unité mobile d’IRM a été fermée à Gatineau.

Par ailleurs, trois technologues du Centre secondaire régional de traumatologie à Hull ont récemment annoncé leur départ. « Cette situation critique causera inévitablement un bris de service en imagerie dans l’installation qui reçoit la traumatologie, la neurologie, la neurochirurgie et la cardiologie », indique la Dre Dionne.

Elle rappelle qu’en 2020, un décès s’est produit à peine 2 h 30 après le bris du scan de l’hôpital de Hull. « Opérer une urgence sans capacité en imagerie est tout simplement impossible », soutient-elle.

En date du 15 avril, le taux d’occupation des urgences en Outaouais s’élevait à 140 %.