Saint-Antoine-de-Tilly fait partie des 81 municipalités du Québec qui déversent leurs eaux usées sans traitement dans les cours d’eau du Québec, selon les plus récentes données fournies par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Choquant ? Oui et non, répond André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières. « Ça ne devrait plus arriver en 2023, mais il y a des choses beaucoup plus inquiétantes et terribles qui surviennent dans le Saint-Laurent », dit-il, précisant que la plupart de ces 81 municipalités utilisent un système de grillage pour éliminer les plus gros débris.

André Bélanger cite l’exemple de grandes villes comme Laval et Longueuil qui traitent les eaux usées, mais qui n’éliminent pas entièrement les coliformes fécaux de celles-ci avant de les rejeter dans le fleuve ou les rivières.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Saint-Antoine-de-Tilly compte 1700 habitants.

Montréal mènera pour sa part un traitement plus avancé de ses eaux usées grâce à une usine d’ozonation à Rivière-des-Prairies qui doit entrer en fonction en 2025. Les bactéries et les virus seront éliminés de l’eau qui sera ensuite rejetée dans le fleuve.

M. Bélanger rappelle également que les fosses septiques non conformes et les raccordements croisés (lorsqu’un tuyau sanitaire comme une toilette est branché par erreur sur une conduite pluviale) posent des problèmes environnementaux beaucoup plus sérieux qu’un village de 1700 âmes qui rejette ses eaux usées dans le fleuve.

Soulignons que toutes les municipalités du Québec avaient jusqu’au 31 décembre 2020 pour mettre une station d’épuration en service afin de se conformer au Règlement sur les ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées. Les 81 qui n’ont pas pu le faire représentent moins de 1 % de la population du Québec desservie par un réseau d’égouts.

« Pour elles, la mise en service d’une station d’épuration constitue un projet d’envergure qui s’étale généralement sur quelques années », précisait le ministère de l’Environnement, en 2021.