Une trentaine d’organisations de plusieurs régions demandent au premier ministre François Legault de tenir sa promesse électorale d’investir 470 millions pour aider les villages du Québec à assurer les services de proximité à leurs citoyens.

Alors que le gouvernement présentera bientôt son budget 2024-2025, plusieurs représentants des régions souhaitent que des mesures qui assurent un avenir durable et prospère aux villes et villages y soient incluses.

« Vous savez, pour occuper le territoire au Québec, ça prend du monde et pour avoir du monde, ça prend des services et pour maintenir les services, bien, ça prend du soutien », a résumé Charles Milliard, président et directeur général de la Fédération des Chambres de commerce du Québec, lors d’une conférence de presse.

Il fait partie des signataires de la déclaration du « Plan pour la vitalité des cœurs de villes et de villages » publiée mardi.

« On veut rappeler au bon souvenir du gouvernement la promesse qui a été faite d’investir 470 millions dans la préservation et le maintien des services de proximité dans nos petites villes, nos petits villages au Québec », a ajouté M. Milliard, en faisant référence à un engagement de François Legault lors de la dernière campagne électorale.

Des défis de taille

« À plusieurs égards, je pense que les villages et les villes au Québec sont dans l’œil de la tempête » a imagé le président et directeur général de la Fédération des Chambres de commerce du Québec.

Selon les signataires de la déclaration, les défis sont nombreux et incluent la concurrence des mégacentres commerciaux et du commerce électronique, le développement d’un modèle de travail hybride qui éloigne les travailleurs, la crise de l’habitation, la montée de l’itinérance et le manque de services de transport collectif efficaces.

Les cœurs de villes et villages ont également besoin d’aide pour faire face à la « détérioration des infrastructures et de leur patrimoine », qui s’est accentuée depuis la pandémie. Ils réclament aussi des mesures pour faire la promotion de l’achat local, soutenir les commerces de détail et l’économie sociale.

« Toutes les semaines dans le journal, on entend parler de citoyens qui déplorent la fermeture d’un commerce local » a indiqué Jeanne Robin, directrice principale de Vivre en Ville.

Martine Chagnon, directrice générale de Mon Quartier de Lévis, a rappelé qu’à une certaine époque, « on a travaillé fort pour monter des mégacentres commerciaux dans les extérieurs de village, où on a amené des changements d’habitudes des citoyens ».

Ces changements, a-t-elle ajouté, ont fait mal aux villages et aux centres-villes.

Alors pour que les citoyens retournent dans les centres-villes et les cœurs de village, « ça prendra un autre changement de paradigme » et « pour faire des changements de paradigme, ça prend des sous », a indiqué Martine Chagnon.

La préservation des villages et des centres-villes est également une question d’identité culturelle, a pour sa part souligné Julie Favreau, Directrice générale de Rues principales Coaticook.

« Nos centres-villes représentent fièrement la culture québécoise du vivre-ensemble qui nous distingue de nos homologues d’Amérique du Nord. C’est cette identité collective qui se retrouve dans les noyaux de nos villes et villages ».

Moderniser la fiscalité municipale

Afin de renforcer la compétitivité et l’attractivité des cœurs de villes et villages, il faut de nouvelles règles fiscales, selon les organisations signataires du « Plan pour la vitalité des cœurs de villes et de villages ».

Ces nouvelles règles devraient tenir compte d’une meilleure équité entre commerce physique et commerce électronique, selon les signataires du plan.

Ils réclament également une stratégie de localisation exemplaire des édifices publics comme les CLSC ou les succursales de la Société des alcools du Québec (SAQ), pour que ces établissements contribuent au développement des centres-villes.