Un incendie qui a éclaté à bord d’un porte-conteneurs au large des Bergeronnes, près de Tadoussac, a provoqué un branle-bas de combat sur la Côte-Nord depuis dimanche soir. De nombreuses embarcations ainsi qu’une équipe de pompiers maritimes américains ont accouru pour maîtriser les flammes et contrôler la dérive du mastodonte après un appel à l’aide de l’équipage.

Selon la Garde côtière canadienne, c’est vers 23 h, dimanche, que l’équipage du MSC Sao Paulo V a lancé un appel à l’aide parce qu’un incendie s’était déclaré dans la salle des machines. Le navire de près de 300 mètres, qui bat pavillon libérien, avait quitté Montréal le jour même et faisait route vers le Portugal.

Rapidement, plusieurs embarcations sont arrivées à la rescousse, dont deux bateaux-pilotes de l’Administration de pilotage des Laurentides et le brise-glace Amundsen.

L’incendie a brûlé toute la nuit, mais la Garde côtière dit qu’aucun signe de pollution, de perte de cargaison ou de blessures aux personnes à bord n’a été décelé.

La dérive du navire, qui devenait difficile à contrôler dans le contexte, a commencé à se faire inquiétante, alors qu’il se trouvait à 1,5 mille nautique de la rive. Mais au cours de la journée de lundi, les flammes ont été éteintes, et le mouvement du navire a été stoppé.

« Le navire a réussi à s’ancrer tout près de l’entrée du fjord du Saguenay vers 11 h, heure de l’Est, le 4 mars, 2024 », confirme la Garde côtière, qui souligne que l’équipage n’a finalement pas été évacué.

Repos sans débarquer à terre

Un journaliste de Radio-Canada basé sur la Côte-Nord a affirmé que le commandant du navire avait refusé que son équipage soit évacué malgré la situation, mais les autorités fédérales n’ont pas voulu confirmer cette information à La Presse. « Il faudrait rediriger votre question vers MSC », a déclaré une porte-parole de la Garde côtière.

L’armateur MSC, plus grande entreprise maritime de transport de conteneurs au monde, connue aussi sous le nom de Mediterranean Shipping Company, n’avait pas encore commenté la situation au moment de publier ces lignes. Un autre navire de l’entreprise, le MSC Don Giovanni, s’est approché du navire endommagé, et les marins ont pu s’y rendre afin de prendre du repos sans jamais débarquer à terre.

Le remorqueur Ocean Taiga, l’un des plus puissants au pays, qui est basé dans la région de Québec, s’est aussi rendu sur place pour donner un coup de main. Construit par des experts de L’Isle-aux-Coudres, le remorqueur est également équipé pour combattre les incendies en mer.

L’armateur a ensuite fait venir d’autres secours des États-Unis à ses frais. « Ce matin, le 5 mars, une équipe spécialisée de pompiers américains, appelée en renfort par la compagnie MSC, est montée à bord du navire pour faire une évaluation de la situation » a expliqué la Garde côtière.

Contacté par La Presse, Marc-Yves Bertin, le premier dirigeant de l’Administration de pilotage des Laurentides, n’a pas voulu commenter le travail des pilotes impliqués dans l’opération sous prétexte que la situation demeure « dynamique ».