(Montréal) La séance du conseil municipal de Rimouski a été suspendue après une dizaine de minutes, lundi soir, lorsque des activistes ont bruyamment perturbé le déroulement de la session et que la Sûreté du Québec (SQ) a dû être appelée en renfort.

Selon le maire de Rimouski, Guy Caron, cet évènement n’est pas isolé, alors que des perturbations du genre ont eu lieu au cours des dernières années.

Lundi soir, les élus s’attardaient à l’adoption de résolutions lorsque des bruits de cris d’oiseaux ont commencé à se faire entendre dans la salle du conseil. Ces sons sont ensuite devenus de plus en plus forts, raconte M. Caron.

Le maire a demandé à la demi-douzaine d’activistes présents sur les lieux de cesser cette diffusion, mais l’un d’entre eux a plutôt commencé à réciter un monologue à partir de son siège, tandis qu’un autre a décidé de brandir des banderoles. Le groupe s’opposait au développement d’un quartier résidentiel dans un boisé du district de Pointe-au-Père, à Rimouski.

Les protestataires n’obéissant pas aux consignes du maire de respecter le décorum, la séance du conseil a été suspendue afin d’attendre l’arrivée des policiers. Certains individus ont été identifiés et recevront une visite de la SQ, qui leur remettra un constat d’infraction de 100 $. En cas de récidive, les protestataires s’exposent à une amende de 200 $.

« On veut bien entendre les gens, on ne veut pas nécessairement que les gens soient toujours d’accord avec nous, mais il y a une façon de faire les choses, une façon d’exprimer son opposition », soutient le maire Caron, en entrevue, soulignant qu’une période de questions permet aux citoyens d’exprimer leur désaccord lors des séances du conseil.

M. Caron estime que le geste posé par ces activistes est antidémocratique, non seulement parce qu’il nuit au bon fonctionnement des activités du conseil, mais aussi parce qu’il décourage des citoyens de se présenter aux séances.

« C’est un des phénomènes qui fait en sorte que la population se désintéresse de venir au conseil municipal. Et on a eu des témoignages de gens qui se sont sentis harcelés ou intimidés par la présence de ces activistes », souligne M. Caron.

Ce n’est pas la première fois que le conseil municipal de Rimouski est perturbé par un groupe d’activistes. En 2022, l’humoriste Fred Dubé a incité un groupe de personnes à se présenter cagoulées au conseil municipal, et elles ont interrompu l’assemblée, illustre le maire.

« On refuse au conseil municipal de se laisser intimider et de se laisser dicter notre conduite par une poignée d’individus », résume le maire Caron.

Cet évènement survient alors que les tensions dans le domaine de la politique municipale sont dénoncées par certains de ses acteurs. La mairesse de Gatineau, France Bélisle, a annoncé sa démission la semaine dernière en disant vouloir préserver sa santé. Elle a indiqué que son travail de mairesse se déroulait dans un contexte « souvent hostile ».

Mme Bélisle a également cité la démission de la mairesse de Chapais, Isabelle Lessard, et le retrait temporaire de la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, pour des raisons de santé.

Avec des informations de Vicky Fragasso-Marquis, La Presse Canadienne