La digue Morier, dont une rupture appréhendée avait forcé l’évacuation préventive de centaines de personnes dans les Hautes-Laurentides l’hiver dernier, tient le coup. Des travaux réalisés depuis décembre ont permis de stabiliser le niveau d’eau se trouvant dans la digue, vient d’annoncer le gouvernement.

Dans un communiqué, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a en effet confirmé lundi que les travaux sur la digue Morier « ont été réalisés avec succès ».

Plus précisément, ajoute le Ministère, les travaux « ont eu des effets bénéfiques sur le niveau de la nappe phréatique du secteur et, par conséquent, sur le niveau d’eau dans la digue ». « La surveillance hebdomadaire effectuée depuis la réalisation des travaux confirme l’efficacité de ceux-ci », persistent les autorités.

En décembre dernier, quelque 1900 personnes avaient dû être évacuées dans les Hautes-Laurentides en raison de la rupture possible de la digue Morier.

La Sécurité civile avait notamment exigé l’évacuation des municipalités de Lac-des-Écorces et de Chute-Saint-Philippe à la suite de la découverte, quelques jours plus tôt, d’accumulations d’eau en aval de l’ouvrage. À ce moment, la dernière évaluation de la digue remontait à 2019.

Plus tôt que prévu

Tout cela survenait alors un 3 décembre, à seulement trois semaines de Noël, et avait forcé la fermeture de plusieurs écoles. Trois jours plus tard, le ministère de l’Environnement avait averti les évacués qu’ils devraient patienter au moins jusqu’au 17 décembre avant de savoir s’ils pourraient réintégrer leurs demeures. Ils ont finalement été autorisés à le faire trois jours plus tôt, le 14 décembre, en raison de travaux de stabilisation s’étant bien déroulés.

Depuis décembre, une tranchée drainante au pied aval de la digue, dans la zone jugée « critique », a notamment été aménagée. Des travaux de sécurisation plus large ont aussi été faits. Selon le Ministère, les analyses finales « confirment que la gestion habituelle du réservoir Kiamika est sécuritaire ».

L’infrastructure sera donc suivie « conformément aux paramètres définis dans son plan de gestion des eaux », tant pour la période de crue printanière que pour la période estivale ». Autrement dit, « aucune contrainte supplémentaire » ne sera imposée jusqu’à nouvel ordre, et la crue printanière sera gérée normalement.

D’abord construite en 1954, la digue Morier est une structure de retenue en terre faisant 15,55 mètres de hauteur et 678 mètres de longueur. Elle a une capacité de retenue de 382 000 000 mètres cubes.

Plusieurs autres barrages ont déjà cédé dans les derniers mois au Québec, provoquant des inondations. Ç’a été le cas à Sainte-Émélie-de-l’Énergie et à Chertsey, dans Lanaudière, lors des crues printanières de 2023. À Baie-Saint-Paul, en mai dernier, des sinistrés ont aussi vu leur demeure inondée en moins d’une vingtaine de minutes avec la rupture d’une digue de protection en plein centre-ville.

Avec Vincent Larin, La Presse

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  • 930
    À lui seul, le ministère de l’Environnement est propriétaire de 930 barrages gouvernementaux, soit 391 à forte contenance, comme la digue Morier, 263 à faible contenance et 276 petits barrages.
    GOUVERNEMENT DU QUÉBEC