(Ottawa) La pression s’accentue sur le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, pour qu’il se lance dans la course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ).

Le principal intéressé affirme que, pour l’heure, sa priorité est de faire avancer les projets importants pour la ville qu’il dirige, mais il ne ferme pas pour autant la porte à servir ses citoyens un jour « à un autre palier ».

Les membres du PLQ doivent élire leur nouveau chef le 14 juin 2025. En principe, le coup de départ de la course à la direction du PLQ aura lieu six mois avant, soit le 13 janvier prochain. Les hautes instances du parti prévoient organiser quatre débats entre avril et juin 2025.

Jusqu’ici, le député libéral Frédéric Beauchemin a manifesté son intérêt de se lancer dans la course, tout comme l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre. En coulisses, les noms de Karl Blackburn, président du Conseil du patronat, et de Charles Milliard, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec, circulent aussi.

Faire le pont avec les régions

Des militants libéraux de longue date souhaitent que le maire de 34 ans Antoine Tardif ajoute son nom à cette liste. Sa possible candidature fait surface tandis que le PLQ doit tenir son conseil général en fin de semaine à Bromont.

L’ancien conseiller au sein des gouvernements des premiers ministres Jean Charest et Philippe Couillard, Salim Idrissi, fait partie de ceux qui exhortent M. Tardif à se lancer dans la course. Il soutient que le maire de Victoriaville « coche plusieurs cases » pour assurer la reconstruction du PLQ. « Il est jeune, il est francophone, il dirige une ville des régions et il est montréalo-compatible », a-t-il affirmé dans une entrevue avec La Presse.

Je suis un libéral de toujours. L’ampleur de la défaite de 2022 a fait réfléchir beaucoup de libéraux, dont moi, sur le genre de leadership nécessaire à la reconstruction du PLQ. Le PLQ doit reconnecter avec les régions du Québec et doit reconnecter avec l’électorat francophone.

Salim Idrissi, ancien conseiller de premiers ministres libéraux

« Il y a des cases à cocher pour être chef du parti. Je crois qu’Antoine Tardif en coche plusieurs. D’abord, il épouse les valeurs libérales. C’est un fédéraliste et personne ne doute de cela. Il est né en région, il a grandi en région, il élève ses enfants en région, il est maire d’une ville en région. Il est aussi vice-président de la Fédération québécoise des municipalités », a-t-il ajouté.

Il s’est dit convaincu que M. Tardif pourrait faire le pont entre Montréal et les régions du Québec, lui qui a vécu à Montréal et fait ses études à l’Université McGill. « Est-ce que j’aimerais qu’il se présente ? Oui. Est-ce que j’essaie de l’encourager ? Oui. Je l’encourage fortement à y aller.

« Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il y a un gros mouvement en branle en ce moment. Mais il y a plusieurs personnes qui pensent comme moi, c’est sûr. Il y a des gens sérieux qui tentent de le convaincre. Je crois que ça va l’aider dans sa réflexion. »

« Il a les qualités requises »

Le président du PLQ, Rafael Primeau-Ferraro, a affirmé que les membres du parti accueilleraient favorablement la candidature du maire de Victoriaville. « Nous, on souhaite le plus de candidatures de qualité possible. Une personne comme lui, ce serait un peu comme un joueur qui se présente à un camp d’entraînement. On verra comment il va performer et ce qu’il a dans le ventre. Mais je pense qu’il a les qualités requises pour être un très bon candidat. Il y a sans doute beaucoup de militants qui vont trouver cela rafraîchissant s’il décide de se lancer », a-t-il souligné.

Dans une déclaration à La Presse, Antoine Tardif a dit être « reconnaissant » que des membres du PLQ expriment le souhait de le voir se lancer dans la course.

« Je suis reconnaissant que des personnes influentes souhaitent me voir briguer la direction du Parti libéral du Québec. Depuis mes débuts en politique, mon objectif a toujours été d’avoir un impact positif sur les citoyens que je représente et je ne ferme pas la porte un jour à le faire à un autre palier. Actuellement, je consacre toute mon énergie à faire avancer les projets de Victoriaville en tant que maire. »

PHOTO TIRÉE DU SITE ALAINRAYES. CA

Antoine Tardif et le député fédéral Alain Rayes

Avant d’être élu à la tête de Victoriaville, en 2021, Antoine Tardif a été un proche collaborateur du député fédéral de Richmond – Arthabaska, Alain Rayes. Quand ce dernier était lieutenant politique du Québec pour le Parti conservateur, entre 2017 et 2019, il avait confié le rôle de directeur des opérations du parti au Québec à M. Tardif. En coulisses, des sources indiquent que M. Rayes serait prêt à mettre sur pied une organisation, s’il décide de briguer la direction du PLQ.

Avec Tommy Chouinard, La Presse

Qui est Antoine Tardif ?

  • Il détient une maîtrise en administration publique de l’École nationale d’administration publique et un diplôme de l’Université McGill en économie, politique et management
  • Il a été gardien de but pour trois équipes de la LHJMQ entre 2006 et 2010 : le Titan d’Acadie-Bathurst, les Voltigeurs de Drummondville et les Remparts de Québec.
  • Il a été élu maire de Daveluyville en 2013 à l’âge de 23 ans alors qu’il poursuivait ses études universitaires.
  • Il a été conseiller politique du député fédéral de Richmond–Arthabaska, Alain Rayes, entre 2016 et 2021.
  • Il est élu maire de Victoriaville par acclamation en octobre 2021.
  • Il est marié et père de deux enfants.

Précision : Une version antérieure du texte indiquait qu’Antoine Tardif est père de trois enfants. Il est père de deux enfants. Nos excuses.