Le retour des anciens chefs
Au conseil général en Estrie, les 25 et 26 mai, le PLQ attend des centaines de partisans pour applaudir et célébrer le mandat au gouvernement de l’ancien premier ministre Philippe Couillard. Pour l’occasion, « l’ensemble des anciens chefs et chefs intérimaires » des dernières décennies sera présent à Bromont, y compris celle qui dirigeait le parti lors de la dernière campagne électorale, Dominique Anglade, de même que les anciens premiers ministres Jean Charest et Daniel Johnson, ainsi que les ex-chefs intérimaires Jean-Marc Fournier et Pierre Arcand.
Pour les libéraux, la présence au même endroit de leurs plus récents leaders est l’occasion d’afficher une image d’unité, alors que le plus récent sondage de la firme Léger observe une légère hausse des intentions de vote, bien que toujours située dans la marge d’erreur. Au cours du week-end, les militants du parti débattront d’économie afin d’adopter une résolution-cadre qui a l’ambition de devenir « un nouveau plan économique global » pour le Québec.
Travailler mieux, plutôt que travailler plus
Président de la commission politique nationale du parti, l’ex-sénateur et ancien éditorialiste André Pratte prévient que le Québec risque de s’appauvrir s’il n’augmente pas sa productivité rapidement. « C’est le défi avec un d majuscule du Québec pour les prochaines décennies. C’est la seule façon de continuer à augmenter la richesse et les revenus des Québécois afin de payer les services publics, dont les coûts augmentent chaque année. Il faut faire en sorte que pour une heure travaillée, on produit davantage », affirme-t-il.
Or, avec ce débat qu’il relance, les libéraux ne veulent pas que les Québécois comprennent qu’ils ne travaillent pas assez. « Le débat sur la productivité a été mal amorcé les années passées. La productivité n’a rien à voir avec si les gens travaillent fort ou pas assez fort. […] Les Québécois travaillent aussi fort et aussi bien que les peuples les plus avancés, mais les entreprises n’ont pas les équipements et les technologies les plus modernes », dit M. Pratte. Dans ce contexte, les libéraux proposent de fixer un objectif de dépenses en recherche et développement, « par exemple 3 % du PIB », alors qu’il n’est que de 2,3 % actuellement.
La crise du logement sous l’angle économique
La commission politique présidée par André Pratte propose également aux militants libéraux d’adopter une résolution qui engage le parti à approuver une « stratégie nationale 2030 du logement » afin de s’attaquer à l’augmentation des coûts de l’habitation qui provoque une crise du logement. En matière de construction, par exemple, les libéraux proposent d’étendre la polyvalence des métiers à un plus grand nombre de travailleurs, mais aussi d’abolir les barrières de mobilité provinciale pour les métiers et les occupations. Si elle est adoptée, la résolution prévoit également qu’un gouvernement libéral crée un nouveau programme de travailleurs étrangers temporaires, dont le nombre a explosé au cours des dernières années, mais qui serait ciblé pour l’industrie de la construction.
Plusieurs autres thèmes économiques marquent le cahier de propositions qui a été envoyé aux membres du parti. Ainsi, les militants sont appelés à appuyer des idées comme la révision des règles fiscales pour les travailleurs qui cumulent deux emplois, afin de « remettre à zéro le calcul de l’impôt sur le revenu pour un deuxième emploi », et l’annulation de la hausse des droits de scolarité décrétée pour les étudiants universitaires hors Québec.