(Ottawa) Les néo-démocrates et les bloquistes ont appuyé mercredi la motion conservatrice —  non contraignante — qui demande au premier ministre Justin Trudeau de tenir une « rencontre d’urgence », télévisée, avec ses homologues des provinces et territoires au sujet de la tarification du carbone.

M. Trudeau a toujours jusqu’ici rejeté cette demande pour une telle rencontre venant de six premiers ministres provinciaux — ceux de l’Ontario et de provinces des Prairies et de l’Atlantique.

Il affirme que les premiers ministres aiment mieux faire de la politique partisane plutôt que de présenter des options viables à la mesure fédérale.

La porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière d’environnement, Laurel Collins, a affirmé mercredi que la tarification du carbone n’était pas la seule solution pour lutter contre le changement climatique et que les néo-démocrates étaient ouverts à d’autres options que pourraient présenter les premiers ministres.

Mme Collins accuse le gouvernement libéral d’utiliser le climat comme un enjeu clivant et elle estime que la rencontre fédérale-provinciale serait un bon moyen de rassembler les Canadiens et de susciter l’émergence de nouvelles idées.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a expliqué mercredi avant la période de questions en Chambre que son parti avait obtenu un amendement à la motion conservatrice pour préciser que le Québec disposait déjà d’« un tarif carbone qui n’est pas la taxe carbone ».

« Donc […] on met une fois pour toutes le couvercle sur l’idée que la taxe carbone s’appliquerait au Québec : le libellé même de la motion implique que la taxe carbone du gouvernement fédéral ne s’applique pas au Québec », a-t-il expliqué.

Une rencontre fédérale-provinciale sera selon lui « une belle occasion de faire en sorte que l’enjeu des dérèglements climatiques traverse les lignes partisanes, refasse de nouveau de l’espace à la connaissance et à la science, pour qu’on puisse arriver à quelque chose qui progressera au-delà de la confrontation, au-delà de l’affrontement perpétuel sur ce type d’enjeu ».

Les néo-démocrates et les bloquistes ont donc appuyé mercredi après-midi en Chambre la motion conservatrice non contraignante exigeant que M. Trudeau s’assoie avec les premiers ministres des provinces et territoires d’ici cinq semaines. Les députés libéraux ont voté contre.

« Trudeau a la responsabilité d’écouter les premiers ministres provinciaux du Canada au sujet de la misère que sa taxe carbone cause aux Canadiens, a soutenu le Parti conservateur dans un communiqué mercredi après le vote. Lors de cette réunion, il doit également permettre aux provinces de se soustraire à la taxe fédérale sur le carbone et de rechercher d’autres idées responsables pour réduire les émissions sans taxes. »

Les conservateurs prétendent que cette tarification sur les émissions de carbone rend la vie moins abordable pour les Canadiens. Les libéraux répliquent que les remises versées aux ménages par Ottawa signifient que la plupart des Canadiens se retrouvent avec plus d’argent en fin de compte.