(Ottawa) Le chef conservateur, Pierre Poilievre, met le premier ministre Justin Trudeau au défi de défendre sa politique de tarification du carbone lors d’une « rencontre d’urgence », télévisée, avec les premiers ministres des provinces et territoires.

Les conservateurs ont déposé mardi matin aux Communes une motion exigeant que M. Trudeau s’assoie avec ses homologues d’ici cinq semaines. Les députés devraient voter sur la motion conservatrice mercredi.

M. Poilievre croit que le premier ministre Trudeau a « trop peur » de tenir cette rencontre télévisée parce qu’il sait que le gouvernement libéral est en train de perdre le débat au pays sur la tarification du carbone.

« Trudeau se cache, a déclaré M. Poilievre mardi. Il va y avoir des élections pour une taxe sur le carbone, et que Trudeau se cache ou non de moi, il devra m’affronter lors d’une élection pour une taxe sur le carbone. »

Les conservateurs martèlent que cette tarification du carbone rend la vie moins abordable pour les Canadiens. Les libéraux, de leur côté, plaident que grâce aux remises fédérales versées aux ménages, la plupart des Canadiens se retrouvent avec plus d’argent en fin de compte.

Le député libéral Adam van Koeverden a répondu à la motion de M. Poilievre aux Communes en le traitant de « marionnette du pétrole » qui fait campagne pour la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, et pour les sociétés pétrolières et gazières.

Le Bloc québécois s’est dit exaspéré par une autre journée passée dans la « bulle fiscale conservatrice », accusant l’opposition de répandre des mensonges « farfelus » sur cette politique.

Danielle Smith fait partie de plusieurs premiers ministres – notamment ceux de l’Ontario, de la Saskatchewan, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador – qui souhaitent une rencontre en personne avec M. Trudeau pour discuter de cette mesure environnementale.

M. Trudeau a toujours rejeté jusqu’ici leurs demandes. Il a soutenu la semaine dernière que les premiers ministres des provinces préféraient se plaindre et « tirer profit politiquement » du programme fédéral de tarification du carbone plutôt que de présenter des solutions de rechange acceptables pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le ministre fédéral de l’Énergie, Jonathan Wilkinson, affirme qu’il est difficile d’avoir une conversation avec des premiers ministres qui n’ont aucun plan pour lutter contre le changement climatique.

Les néo-démocrates, quant à eux, accusent les libéraux de considérer la tarification du carbone comme la « solution ultime » de la politique climatique. « Alors que le chef de l’opposition veut ignorer la crise climatique, le premier ministre veut l’utiliser pour diviser les Canadiens », a déclaré la députée néo-démocrate Laurel Collins.

« Il ne voit pas la lutte contre la crise climatique comme une opportunité d’unir les gens, pour affronter cette crise existentielle. Au lieu de cela, il l’utilise comme une politique de division. »