(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau met au défi son rival conservateur Pierre Poilievre de désavouer l’appui du conspirationniste américain Alex Jones. « Nous ne suivons pas cet individu et nous n’écoutons pas ce qu’il a à dire », a-t-on réagi au bureau du chef de l’opposition.

Le chef libéral n’allait pas laisser passer l’opportunité d’attirer l’attention sur le soutien affiché par Alex Jones à l’égard de Pierre Poilievre sur X.

« Je suis ce gars depuis des années, et il est solide [the real deal] ! », lit-on dans un message publié jeudi sur le compte officiel du créateur du site d’extrême droite Infowars.

« Le Canada a désespérément besoin de beaucoup plus de dirigeants comme lui, tout comme le reste du monde », est-il aussi écrit dans ce mot coiffant une vidéo du politicien conservateur canadien.

Ce qui s’est écrit sur X a donc rebondi à la période des questions à la Chambre des communes, mardi, alors que Pierre Poilievre questionnait Justin Trudeau sur la tarification du carbone.

Le premier ministre lui a répondu en l’accusant de verser dans la mésinformation et la désinformation dans ce dossier, ce qui n’est pas une première.

Mais il en a rajouté une couche en évoquant l’appui d’Alex Jones, entre autres connu pour son négationnisme du massacre survenu en 2012 à l’école primaire Sandy Hook.

« Parlant de mésinformation et de désinformation… tout leader responsable qui reçoit l’appui d’un théoricien du complot notoire et menteur comme Alex Jones l’aurait immédiatement rejeté », a-t-il lancé.

« Mais ce n’est pas ce que le chef de l’opposition a fait. Il n’a absolument rien fait, puisque ce genre d’appui cadre dans sa stratégie politique », a accusé Justin Trudeau sous les applaudissements de ses troupes.

« Nous ne suivons pas cet individu »

Au bureau de Pierre Poilievre, on a voulu se dissocier du polémiste américain.

« Nous ne suivons pas cet individu et nous n’écoutons pas ce qu’il a à dire », a écrit sa porte-parole, mardi.

« C’est l’approbation des Canadiens qui travaillent fort que les conservateurs s’efforcent de gagner », a-t-elle encore plaidé.