(Québec) L’ancien sénateur André Pratte, qui a co-présidé le comité sur la relance du Parti libéral du Québec (PLQ), a pris goût à la vie politique. Celui que les libéraux surnomment le « super militant », mais qui refuse l’étiquette d’éminence grise, devient président de la commission politique du parti. Son mandat : que le rapport de son comité ne soit pas tabletté avant la rédaction de la prochaine plateforme électorale des libéraux.

La commission politique a pour vocation d’élaborer des idées, en fonction des priorités du parti et de l’actualité, puis de les traduire en résolutions qui sont votées par les membres en congrès. Au final, les propositions qui passent toutes les étapes atterrissent dans la plateforme électorale.

En entrevue avec La Presse, M. Pratte a expliqué jeudi avoir posé sa candidature pour devenir président de la commission politique alors qu’il sentait que les membres tenaient « absolument à ce que le rapport mène à quelque chose et qu’il ne tombe pas sur une tablette ». Le parti a officialisé sa nomination jeudi.

L’ex-sénateur a également affirmé qu’il souhaitait dans un premier temps poursuivre les réflexions concernant les enjeux liés au coût de la vie et à l’accessibilité au logement.

« André, c’est un militant relativement nouveau au parti, mais c’est quelqu’un qui s’est investi beaucoup et qui a consacré énormément d’heures bénévoles. Il est déjà en train de devenir un super militant. […] Certains peuvent le qualifier d’éminence grise, je le qualifie certainement aujourd’hui d’un de nos bénévoles très impliqués », a affirmé le président du PLQ, Rafaël Primeau-Ferraro.

Pas question d’être chef

Plus tôt ce mois-ci, M. Pratte a fermé la porte à se présenter dans la course pour succéder à Dominique Anglade à la tête du PLQ, alors que des militants le sollicitaient.

« Il est vite devenu évident que je n’ai pas la compétence, les talents et la résilience nécessaires pour une telle fonction », avait-il déclaré.

En octobre, il a aussi présenté aux militants libéraux les conclusions du comité sur la relance du PLQ, qu’il co-présidait avec la députée de la circonscription de Bourassa-Sauvé à Montréal, Madwa-Nika Cadet. Ce rapport suggère au parti d’envisager l’adoption d’une constitution québécoise, d’une loi sur l’interculturalisme (en opposition au multiculturalisme canadien), de mandater des experts pour mesurer la capacité d’accueil du Québec en immigration et de présenter des « mesures fortes » pour intensifier la présence du français au travail.