(Ottawa) À environ deux ans de la date prévue des prochaines élections, Justin Trudeau nomme ses deux coprésidents de la campagne nationale. Une annonce qui, de l’aveu même de la coprésidente Soraya Martinez Ferrada, vise à faire taire ceux qui prédisent que le premier ministre ne sera pas de la partie.

« S’il y a quelqu’un qui doutait que le premier ministre va être candidat aux prochaines élections, je pense que ça doit éliminer ce doute-là », a lancé la députée montréalaise en mêlée de presse, mercredi.

Le premier ministre venait de lui confier, à elle et à Terry Duguid (Winnipeg-Sud), le rôle de coprésidents du Comité de la campagne nationale pour la prochaine campagne électorale fédérale.

« Moi je suis convaincue qu’il va la gagner, la prochaine [élection]. Puis moi je vais être là pour l’aider à la gagner », a tranché Mme Martinez Ferrada.

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Soraya Martinez Ferrada

Son optimisme est basé sur son expérience de la façon dont Justin Trudeau réagit à l’adversité, et au fait qu’il a vaincu même s’il était « donné perdant à plusieurs campagnes ».

Dans le communiqué annonçant ces nominations, le Parti libéral du Canada ne se gêne pas pour attaquer le chef conservateur Pierre Poilievre.

On l’y accuse de « prône[r] des coupes visant la classe moyenne » et à « importer chez nous des politiques d’extrême droite à saveur américaine ».

La formation tente aussi de définir la question de l’urne, en plaidant que « les Canadiens devront faire un choix entre un plan visant à continuer d’avancer et à bâtir un avenir meilleur pour tous, et un retour en arrière avec les priorités irréfléchies de Pierre Poilievre ».

Ce dernier a profité du recul libéral sur la tarification du carbone pour tenter d’imposer la fameuse question : l’élection en sera une sur la « taxe carbone », a souhaité le leader de l’opposition officielle dans un discours livré devant ses troupes, la semaine dernière.

En situation minoritaire, le gouvernement Trudeau a conclu avec le Nouveau Parti démocratique une entente de soutien et de collaboration qui lui permet de se maintenir au pouvoir à Ottawa. Des fissures ont toutefois commencé à apparaître ces derniers temps.

Flairant la bonne affaire, et ragaillardi par la dégringolade libérale dans les sondages, le Parti conservateur a commencé à associer les bloquistes et les libéraux, laissant entendre que les partis se sont coalisés autour de l’enjeu de la tarification du carbone.

En théorie, le prochain scrutin fédéral est prévu en octobre 2025.