(Ottawa) Le Canada s’est transformé en « cauchemar dystopique contrôlé par le gouvernement » sous la houlette de Justin Trudeau l’« autocrate », s’inquiète la directrice des communications du Parti conservateur, qui prédit un retour à l’« optimisme » avec Pierre Poilievre à la tête du pays.

Dans le message qu’elle a publié lundi sur le réseau X, Sarah Fischer brosse un sombre portrait de la situation au pays. « Sous le régime autocratique de Justin Trudeau, le Canada est devenu un cauchemar dystopique contrôlé par le gouvernement, s’est-elle alarmée. J’ai hâte que cette période se termine ».

« Je veux que le Canada redevienne un pays rempli d’optimisme, d’ambition, d’espoir, d’innovation, de promesse et de liberté », a-t-elle conclu dans ce message qui avait été vu plus de 450 000 fois au moment de publier ces lignes, mardi après-midi.

« C’est pour agiter la base », tranche Fred Delorey, qui a occupé le même poste de 2009 à 2013. Le choix de le faire sur X n’est pas fortuit, enchaîne-t-il : « Ce qu’il faut regarder, c’est à qui elle [Mme Fischer] s’adresse, et qui est son public. Et à voir les nombreuses réponses, on constate que ça enflamme les gens ».

« Le rôle de tout parti d’opposition est de montrer qu’il y a des problèmes à régler. C’est ce que le parti fait. Il y aurait peut-être lieu de faire preuve de plus de nuance dans le langage par moments, par contre », souligne l’ancien stratège, qui est maintenant partenaire à la firme de relations publiques Northstar.

Selon Mélanie Richer, ancienne directrice des communications du chef néo-démocrate Jagmeet Singh, c’est au chapitre de la cohérence que cette sortie ne tient pas la route. « C’est contradictoire. Elle commence par parler de cauchemar dystopique, puis elle parle d’espoir », observe-t-elle.

Si elle convient « que les gens sont fâchés contre le gouvernement Trudeau », elle croit néanmoins que cette « approche américaine » a tout pour déplaire aux Québécois – possiblement même aux élus québécois du caucus conservateur, « qui n’ont pas la même approche » que leurs collègues des autres provinces.

Sollicité par La Presse, le bureau de Pierre Poilievre n’a pas commenté les propos de Sarah Fischer, pas plus que la principale intéressée. Nommée à ce poste en novembre 2022, celle-ci a été une ardente défenderesse du « convoi de la liberté » qui a paralysé les rues du centre-ville d’Ottawa à l’hiver 2022.

Elle a aussi été candidate pour le Parti conservateur dans la circonscription de Don Valley-Nord, en Ontario, aux élections de 2019. Elle est arrivée en deuxième position, derrière le libéral Han Dong. Ce dernier siège comme indépendant depuis qu’il a été éclaboussé par des allégations en lien avec l’ingérence chinoise.