(Québec) S’il relève des « mesures intéressantes » pour les communautés francophones des autres provinces dans le plan d’action fédéral sur les langues officielles, le gouvernement Legault déplore n’avoir rien vu jusqu’ici dans le document pour protéger le français au Québec.

« À titre de ministre responsable de la Langue française au Québec, je n’ai pas encore vu dans le plan des mesures qui sont en concordance avec la déclaration du premier ministre Trudeau et de la ministre des Langues officielles, à savoir que le français au Québec est menacé », a réagi Jean-François Roberge mercredi, quelques heures après l’annonce d’Ottawa.

« Oui, les francophones sont majoritaires au Québec, mais le français est menacé au Québec. Je m’attendrais à trouver dans le plan des mesures qui viennent protéger et promouvoir le français même s’il est majoritaire. Je vais continuer de l’analyser, j’espère les trouver. Mais il faut que ce soit là », a-t-il ajouté.

Il a nuancé son propos en disant « qu’il y a quand même du positif » dans le nouveau plan fédéral. « Il y a des mesures intéressantes pour les communautés francophones hors Québec. Il y a une intention d’augmenter l’immigration francophone, mais il manque la cible. Ça prend une cible ambitieuse, elle n’est pas là. Il y a quelque chose d’intéressant à favoriser la diffusion de la science en français, ça va dans la bonne direction. Il y a une intention d’augmenter la production de contenu culturel francophone. Encore une fois, c’est une intention, mais ça va dans la bonne direction », a soutenu le ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne.

« D’un pont de vue francophonie hors Québec, c’est définitivement positif. On est content, parce qu’une francophonie forte à l’extérieur du Québec, c’est bon pour le Québec et bon pour toute la francophonie canadienne. De ça, je me réjouis. J’espère juste de voir le caractère asymétrique. Je l’ai cherché et je ne l’ai pas encore trouvé. Je vais continuer de le regarder. »

Questionné au sujet des 138 millions destinés à la communauté anglophone québécoise, il a répondu que « ça en prend aussi [de l’argent] pour les organismes francophones au Québec ».

« Je veux bien que les communautés anglophones du Québec aient les moyens de se développer. Je comprends que le gouvernement fédéral aille dans cette direction-là. Mais qu’en est-il pour les organismes communautaires, les organisations qui défendent le fait français au Québec ? Ça prend une asymétrie », a-t-il soutenu.

De son côté, le député du Parti québécois Pascal Bérubé constate que le gouvernement Legault n’a fait ici « aucun gain » dans ses échanges avec Ottawa dans le dossier linguistique. « Et pire, le gouvernement fédéral va envoyer un montant record pour défendre par projets la communauté anglophone québécoise. Je rappelle que l’anglais n’est pas menacé au Québec et que les francophones hors Québec n’ont pas les mêmes conditions que les anglophones au Québec ont », a-t-il plaidé.