(Québec) Les 138 millions de dollars d’Ottawa destinés à la communauté anglophone du Québec doivent servir à la francisation, demande le gouvernement Legault.

Mercredi, dès l’annonce du plan d’action du fédéral sur les langues officielles, le ministre de la Langue française et responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-François Roberge, a déploré de n’avoir rien constaté à première vue pour protéger le français au Québec, alors qu’une enveloppe est réservée à la communauté anglophone de la province.

Jeudi, « après analyse », il a affirmé que le Québec « pourrait avoir une part » du financement prévu pour « quelques mesures qui touchent l’ensemble du Canada ». Mais surtout, il a fait une « demande » à la ministre fédérale des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor.

« Je vois qu’il y a beaucoup d’argent quand même qui est destiné aux communautés anglophones au Québec », une enveloppe de 138 millions, a-t-il relevé, ajoutant que « le premier ministre Trudeau dit que c’est vraiment le français qui est en danger au Canada et que [le gouvernement fédéral] a une responsabilité ». « Ce qui serait une bonne idée, c’est que les sommes qui sont destinées aux anglophones servent à faire de la francisation. [C’est] ce à quoi je m’attends. »

Le ministre Jean-François Roberge a par ailleurs répondu que « ce serait inacceptable » que cet argent du fédéral serve à « financer des groupes qui contestent les lois de la nation québécoise », comme la réforme de la loi 101 (projet de loi 96).

Les trois partis de l’opposition à l’Assemblée nationale ont soutenu qu’Ottawa n’en faisait pas assez pour le français au Québec avec son plan d’action.

Cette unanimité a toutefois pris fin au Salon bleu, lorsque le député péquiste Pascal Bérubé a voulu présenter une motion, appuyée par le gouvernement, pour que « l’Assemblée nationale dénonce l’insuffisance des nouveaux investissements du Plan d’action » fédéral pour la protection de la langue française au Québec, « comparativement aux sommes allouées à la communauté anglo-québécoise ». La motion ajoutait que « la communauté anglo-québécoise bénéficie d’institutions culturelles et d’enseignement privilégiées, qui garantissent amplement le maintien de sa vitalité au Québec ». Le Parti libéral du Québec n’a pas donné son consentement au dépôt de cette motion, qui n’a donc pas été débattue.