(Ottawa) La vérificatrice générale du Canada ne réalisera pas d’audit sur « les dons privés » versés à la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

Après examen des termes de l’accord de dotation intervenu entre le fédéral et l’organisation plongée dans la tourmente depuis des semaines, la vérificatrice générale du Canada, Karen Hogan, a déterminé que « les dons privés » ne seraient pas audités par l’agent indépendant du Parlement.

C’est que « tout travail d’audit que le bureau de la vérificatrice générale pourrait entreprendre serait limité à déterminer si la Fondation a reçu et utilisé ces dons conformément à l’accord de dotation conclu avec le gouvernement du Canada », a-t-on expliqué dans un communiqué publié lundi.

Il ne serait, par conséquent, « pas du ressort de la vérificatrice générale d’examiner la provenance de dons privés, l’identité d’autres donateurs ou les motivations éventuelles de ceux-ci », a-t-on ajouté dans la même déclaration écrite.

L’article 7,1 de la Loi sur le vérificateur général confère à la vérificatrice générale l’autorité d’auditer toute organisation qui reçoit une dotation publique totalisant un million de dollars ou plus en vertu d’un « accord de financement » avec le gouvernement du Canada.

Le président du conseil d’administration par intérim de la Fondation, Edward Johnson, a été informé de la décision dans une lettre signée par Karen Hogan. Il en a pris acte « avec regret », rappelant que l’organisation a cependant commandé une vérification interne indépendante de ses activités.

« Nous restons à la disposition du bureau de la vérificatrice générale pour toute demande subséquente sur ce don ou tout autre sujet », et quant aux « constats qui émergeront » de la révision qui sera réalisée « par un bureau d’avocats et d’une firme comptable n’ayant aucun historique avec notre Fondation », a-t-il déclaré.

Les conclusions de l’examen pourraient être disponibles « au courant de l’été », a spécifié M. Johnson.

Les trois partis d’opposition à Ottawa avaient demandé une enquête de la vérificatrice générale sur le don de 140 000 $ lié à Pékin. La contribution a été remboursée dans son intégralité le 14 avril dernier à l’entreprise Aigle d’or du millénaire, propriété du milliardaire Zhang Bin, proche du régime chinois.

On a aussi sollicité le commissaire de l’Agence du revenu du Canada, Bob Hamilton, pour qu’il enquête sur l’organisme de bienfaisance.