(Québec) Quelque 58 % des demandeurs d’asile passant par le chemin Roxham ont été envoyés dans d’autres provinces en mars. « Ce n’est pas encore suffisant », soutient le premier ministre François Legault qui réitère sa demande de « fermer » ce point de passage irrégulier, à quelques heures de l’arrivée du président américain Joe Biden à Ottawa.

Jeudi, François Legault a rappelé ses démarches des dernières semaines pour que le sujet fasse partie de l’ordre du jour de la rencontre entre Justin Trudeau et Joe Biden.

« Je pense que c’est important pour les Québécois que ce sujet-là soit abordé et éventuellement réglé », a-t-il affirmé en matinée lors d’une brève mêlée de presse avant de se rendre au Salon bleu pour la période des questions.

Il plaide depuis un bon moment « l’urgence d’amender l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis pour inclure les points d’entrée comme Roxham ».

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

François Legault

Selon cette entente, les demandeurs d’asile sont tenus de demander la protection du premier pays dans lequel ils entrent, à savoir le Canada ou les États-Unis. Seuls les points de passage officiels sont toutefois soumis à cette entente. Ceux qui sont dits irréguliers, comme le chemin Roxham, ne le sont pas.

L’an dernier, 39 171 demandeurs d’asile ont été interceptés au chemin Roxham. Un sommet a été atteint en décembre avec 4689 interceptions, 26 % d’augmentation par rapport au mois précédent.

Il faut reconnaître que « le Québec a atteint et même dépassé sa capacité d’accueil. Donc, il faut fermer le chemin Roxham », a insisté François Legault.

Québec a demandé d’envoyer les migrants passant par le chemin Roxham dans d’autres provinces. En mars, ce fut le cas pour 58 % des migrants, a relevé M. Legault. « Ce n’est pas encore suffisant. »

« Il faut s’assurer que les gens qui entrent par Roxham soient traités comme ceux qui entrent à l’aéroport ; c’est-à-dire que s’ils veulent demander le statut de réfugié, qu’on dise que le pays tiers sûr d’où ils viennent, les États-Unis, doit les garder. Et on doit les retourner. »

Mercredi, questionné sur sa rencontre à venir avec Joe Biden, Justin Trudeau a indiqué qu’« on va peut-être avoir quelque chose à annoncer » sur le chemin Roxham.

« Je n’ai pas eu d’informations », a réagi François Legault. « J’espère que M. Trudeau a vraiment mis ça en haut de sa liste. »