(Ottawa) Le départ forcé de Geoffroi Montpetit à titre de numéro deux de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) n’est pas dû à un dysfonctionnement au sein de l’institution ou à des tensions avec la secrétaire générale Louise Mushikiwabo, plaide-t-on à Paris.

« Je pense que c’est une polémique non justifiée. Il ne faut pas chercher une histoire plus compliquée qu’elle ne l’est. Le contrat de Geoffroi Montpetit se termine bientôt, et c’est juste ça », a fait valoir en entrevue la directrice des communications de l’OIF, Oria Vande weghe, mercredi.

« C’est une fin de contrat, et un début de mandat où la secrétaire générale, qui vient d’être réélue, a envie d’explorer d’autres profils, d’autres personnes », a ajouté à l’autre bout du fil celle qui est aussi la porte-parole de Louise Mushikiwabo.

La décision de remercier Geoffroi Montpetit comme administrateur fait grincer des dents à Ottawa, d’autant plus qu’elle succède au départ fracassant de Catherine Cano, en octobre 2020. « La question se pose à savoir si le problème est vraiment l’administrateur ou l’administratrice », a insinué mardi une source anonyme.

Invitée à réagir à ces insatisfactions et aux nombreuses autres qui ont été formulées depuis le début du règne de la Rwandaise à la tête de l’OIF, Mme Vande weghe « s’interroge sur le fait qu’elles sont toujours faites de façon anonyme », et « qu’à un moment, si on a des choses à dire, il faut les assumer ».

Et le pacte avec le Canada ?

Le contrat de travail de Geoffroi Montpetit, qui était en selle depuis mars 2021, vient à échéance le 10 mars. « Pour l’instant, je ne sais pas qui la secrétaire générale va nommer. Ce que je sais, c’est que la décision va être assez rapide », a indiqué la porte-parole en entrevue de Paris.

S’agira-t-il d’un Canadien ou d’une Canadienne ?

C’est qu’il y a une entente à ce sujet : lors du sommet de la Franchophonie d’Erevan, en 2018, le Canada avait accepté de larguer Michaëlle Jean et de se rallier à Louise Mushikiwabo, sur laquelle la France avait jeté son dévolu, en échange de la garantie de contrôler le poste d’administrateur pour la durée du mandat.

« Je ne suis pas en mesure de répondre pour l’instant, parce que c’est la décision de la secrétaire générale, laisse tomber Mme Vande weghe. Vous parlez d’une entente ; je pense que ce n’était pas une entente formelle, écrite. »

Lorsque Catherine Cano a jeté l’éponge, Ottawa a multiplié les contacts avec ses interlocuteurs à Paris afin de s’assurer du respect de l’accord.

L’ex-ambassadrice du Canada à Paris, Isabelle Hudon, qui est encore à ce jour sherpa pour la Francophonie, été étroitement impliquée dans la gestion de cette crise. Elle n’a pas souhaité commenter le cas de Geoffroi Montpetit, et ce dernier n’a pas répondu à nos courriels.