(Ottawa) Le chef du NPD, Jagmeet Singh, est d’accord avec Justin Trudeau : le recours à la disposition de dérogation par certains premiers ministres est discutable, et il estime que le plus haut tribunal du pays peut jouer un rôle pour clarifier son utilisation.

Selon ce qu’a affirmé le dirigeant néo-démocrate lors d’une conférence de presse du côté de la Colombie-Britannique, mercredi, la disposition de dérogation, ou clause nonobstant, n’a pas été conçue pour une utilisation préventive.

« Je suis d’accord avec l’idée d’évaluer ce qui s’est passé, parce que la façon dont les premiers ministres des provinces ont utilisé de manière [préventive], c’est quelque chose qui n’était pas [imaginé] quand on a fait passer la Charte canadienne des droits et libertés », a-t-il déclaré.

« Je suis ouvert à un renvoi à la Cour suprême, c’est une façon de le faire pour vérifier […] J’appuie des mesures pour renforcer les droits de la personne, et ça, c’est un exemple de ce qu’on peut faire », a ajouté M. Singh.

Il a exprimé son opposition au recours qu’en a fait le premier ministre Doug Ford en Ontario, mais il n’a pas nommé François Legault. Le premier l’a fait pour des travailleurs de soutien en éducation d’exercer leur droit de grève, tandis que le second a brandi cet outil afin de blinder les lois 21 et 96.

Le premier ministre Justin Trudeau a suscité une commotion en soutenant dans un entretien avec La Presse qu’il envisageait de se tourner vers la Cour suprême pour éclaircir la question. « On est en train de banaliser la suspension des droits fondamentaux. C’est cela qui me préoccupe », a-t-il plaidé.

Le débat a retenu l’attention au cours des derniers jours, notamment à la retraite du cabinet libéral, et il pourrait bien se transporter sur le tapis de la Chambre des communes, dont les travaux reprennent lundi à Ottawa après la relâche des Fêtes.