(Québec) Il est temps que l’enquête Mâchurer de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) contre l’ex-premier ministre Jean Charest prenne fin, estime la cheffe libérale Dominique Anglade.

La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ) réagissait jeudi aux révélations de La Presse selon lesquelles Jean Charest s’est adressé à un juge pour accélérer la remise de documents le concernant. Cette intervention de l’ex-premier ministre survient alors qu’il est pressenti pour se porter candidat à la course à la direction du Parti conservateur du Canada.

« Après neuf ans, là, je pense qu’il est temps que l’enquête se termine », a affirmé la cheffe libérale, Dominique Anglade, en mêlée de presse jeudi. Elle a ajouté que comme « pour n’importe qui » devant un délai aussi long, « il mérite d’avoir une conclusion à l’enquête ».

C’est la première fois à titre de cheffe de la formation libérale qu’elle se prononce sur la durée de l’enquête Mâchurer sur le financement du Parti libéral du Québec à l’époque de Jean Charest.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Dominique Anglade

Cette enquête de l’UPAC traîne depuis des années.

Poursuite

Jean Charest a déposé une poursuite contre le gouvernement du Québec en octobre 2020 pour violation de sa vie privée. Il dit avoir subi d’importants préjudices en raison de la fuite des documents d’enquête confidentiels de l’UPAC sur le financement du Parti libéral du Québec, obtenus par le groupe Québecor et publiés à partir d’avril 2017.

Vendredi dernier, M. Charest a demandé à un juge de forcer le Procureur général du Québec à lui remettre d’ici cinq jours les documents qu’il attend depuis des mois pour appuyer sa poursuite en dommages contre l’État québécois. Jeudi, l’avocat du Procureur général a acquiescé à sa demande et déclaré qu’il était d’accord pour tout transmettre au cours des prochains jours.

Le retour éventuel de Jean Charest sur la scène politique a été fortement critiqué cette semaine par les groupes de l’opposition à l’Assemblée nationale. Mercredi, la députée libérale Lise Thériault a rapporté que l’ancien premier ministre avait fait savoir au caucus du Parti libéral du Québec qu’il était mécontent d’être associé à des allégations de corruption par les autres formations politiques.

Dominique Anglade a affirmé mardi ne pas vouloir « s’immiscer dans une course au leadership » d’un autre parti.

Avec la collaboration de Vincent Larouche, La Presse