À l’approche de la saison estivale, les syndiqués de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ont voté en faveur d’un mandat de grève. Un éventuel débrayage pourrait avoir d’importantes conséquences sur les personnes et les marchandises qui circulent aux frontières, prévient le syndicat.

Les 9000 employés de l’ASFC membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) ont voté à 96 % pour la grève. Le vote s’est tenu du 10 avril au 23 mai.

« On a prolongé la période de vote pour répondre à la demande massive de membres – c’était du jamais vu », souligne Mark Weber, président national du Syndicat des Douanes et de l’Immigration (SDI), dans un communiqué vendredi.

« La grève, c’est toujours le dernier recours, mais nos membres ont montré sans détour qu’ils sont prêts à faire le nécessaire pour obtenir une entente juste et équitable. S’ils veulent éviter un scénario comme celui de 2021, le Conseil du trésor et l’ASFC ont tout intérêt à présenter une offre qui répond à nos grandes revendications », martèle pour sa part Chris Aylward, président national de l’AFPC.

En 2021, le trafic commercial transfrontalier avait été presque complètement arrêté et d’importants retards dans les aéroports et aux frontières ont été constatés en raison des moyens de pression exercés par les syndiqués. Les parties en étaient finalement arrivées à une entente au bout d’un marathon de 36 heures de négociations.

Le contrat de travail des syndiqués de l’ASFC est échu depuis deux ans. Ceux-ci affirment que l’employeur « refuse toujours de négocier une entente qui protégerait [leurs] membres], insistant plutôt pour leur soutirer des concessions ».

Dans un autre communiqué diffusé vendredi matin, le gouvernement fédéral se dit « déterminé » à en arriver à une entente « juste et raisonnable » avec les employés des services frontaliers.

« Nous reconnaissons que les moyens de pression sont un élément légitime de la négociation collective. Les fonctionnaires ont le droit de faire la grève, mais dans la situation actuelle, ce n’est pas nécessaire. Nous sommes prêts et disposés à retourner à la table de négociation à tout moment », affirme Ottawa.

Le fédéral rappelle enfin que « 90 % des effectifs des services frontaliers de première ligne sont désignés comme étant essentiels, ce qui signifie qu’ils doivent continuer à fournir des services pendant une grève ».

Le SDI regroupe les agents des services frontaliers aux aéroports, aux postes frontaliers terrestres et aux points d’entrée maritimes et commerciaux ; les agentes et agents d’application de la loi dans les bureaux intérieurs ; les agentes et agents du renseignement ; les enquêteuses et enquêteurs ; les agentes et agents du commerce ; et les membres civils du bureau national.

La parité salariale avec les autres organismes d’application de la loi, le télétravail et le régime de retraite, notamment, comptent parmi les principaux enjeux de la présente négociation.