(Montréal) Les travailleuses dans les Centres de la petite enfance syndiquées à la CSQ se sont prononcées à 85 % en faveur d’un mandat de « grève progressive ».

L’éventuelle grève progressive, si elle venait à être déclenchée, commencerait par l’ouverture du CPE une demi-heure plus tardivement qu’à l’habitude, puis une heure, puis deux heures et ainsi de suite, pour se rendre à une demi-journée.

Toutefois, aucun avis de grève n’a encore été transmis, a indiqué en entrevue mardi Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ. Les parents concernés seraient avisés à l’avance, a-t-elle ajouté.

Elles sont 3000 membres de syndicats de la FIPEQ, qui travaillent dans des CPE des régions de Montréal, Montérégie, Laval, Lanaudière, Abitibi-Témiscamingue, Chaudière-Appalaches, Québec et l’Estrie. Il ne s’agit pas de tous les CPE de ces régions, puisque d’autres organisations syndicales y sont représentées également.

Ce mandat de grève progressive sera utilisé au besoin, selon l’évolution de la négociation, a noté Mme Grenon.

Il n’est pas question de grève générale illimitée « pour l’instant », a-t-elle ajouté.

PHOTO RYAN REMIORZ, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ)

« On voulait juste commencer progressivement, pour tranquillement mettre la pression sur les employeurs et le gouvernement. S’il faut se rendre là, on se rendra là, mais je n’ai pas ce mandat-là en poche. Puis on n’a pas prévu non plus de rencontres pour aller le chercher, pour l’instant », a-t-elle ajouté.

Québec offre aux travailleuses dans les CPE 12,7 % d’augmentation sur cinq ans. Compte tenu de la pénurie de travailleurs dans ce domaine, il tente d’« optimiser » le personnel déjà en place pour répondre aux besoins.

« Le gros enjeu, c’est vraiment la rétention de la main-d’œuvre. Ils veulent optimiser le travail des intervenantes déjà surchargées pour régler la pénurie de main-d’œuvre, donc diminuer des congés, augmenter les tâches des intervenantes déjà en place. Donc, sa solution va juste épuiser nos intervenantes davantage et leur faire quitter le réseau. Et on ne peut pas se permettre de perdre personne, en ce moment », a opiné Mme Grenon.

Conseil du trésor

Québec a déposé ses offres à l’ensemble des organisations syndicales à la mi-mai. La CSN et la FTQ sont également concernées.

Les négociations ne font que commencer, bien que les conventions collectives soient échues depuis le 31 mars 2023, soit en même temps que celles du secteur public.

Invité à commenter, le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a rappelé que « le choix des moyens de pression, c’est la prérogative des syndicats ».

« Pour notre part, nous concentrons nos efforts aux tables de négociation », a ajouté le cabinet.