Blanchi au terme d’une enquête du Vatican sur des allégations d’agression sexuelle pesant contre lui, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix a annoncé qu’il ne reprendra pas les rênes de l’archidiocèse de Québec, du moins pour le moment

« J’ai choisi volontairement de demeurer discret en poursuivant le retrait temporaire de mon ministère public comme archevêque de Québec. Je réévaluerai ma décision périodiquement », explique-t-il dans une vidéo mise en ligne jeudi.

Le Vatican avait confié à l’ancien juge de la Cour supérieure du Québec, André Denis, la responsabilité d’enquêter sur des allégations d’agression sexuelle formulées contre le cardinal Gérald Cyprien Lacroix. Les faits remontent à 1987-1988. La victime présumée, qui a choisi de rester anonyme, avait alors 17 ans.

À l’issue de son enquête, André Denis a remis au pape François un document dans lequel il conclut qu’il ne dispose pas de suffisamment d’éléments pour justifier la tenue d’un procès canonique. Le Vatican a donc blanchi le cardinal.

Tout en rappelant les conclusions du juge, Gérald Cyprien Lacroix a réitéré jeudi son innocence tout en disant souhaiter « que la lumière soit faite de façon complète et entière sur les allégations qu’on me reproche ».

« J’invite d’ailleurs la plaignante à contacter le juge Denis comme il l’a proposé ou à porter plainte au criminel contre moi afin qu’un procès en bonne et due forme soit fait. La communauté a le droit de savoir si les faits qu’on me reproche ont eu lieu ou non et je souhaite faire entendre mon témoignage. »

Le nom du cardinal Lacroix s’était retrouvé dans des documents judiciaires déposés le 26 janvier dernier dans le cadre d’une action collective intentée par de présumées victimes d’agressions sexuelles contre l’archidiocèse de Québec.

Le pape avait alors demandé à André Denis de se pencher sur les allégations visant le cardinal, niées par celui-ci. C’est la première fois, dans l’histoire récente de l’Église, que le Vatican choisit quelqu’un en dehors du clergé pour mener une telle enquête interne.

En entrevue avec La Presse, MAlain Arsenault, avocat en droit civil et représentant de l’action collective, a cependant soutenu que cette procédure n’aurait « aucune conséquence » sur le procès civil.