(Longueuil) Un homme a été accusé de meurtre au premier degré mercredi matin en lien avec la mort de Jenique Dalcourt, une jeune femme de 23 ans battue à mort près d’une piste cyclable du Vieux-Longueuil en 2014.

Ce qu’il faut savoir

  • Un homme vient d’être accusé du meurtre de Jenique Dalcourt, tuée à Longueuil il y a bientôt 10 ans.
  • La famille de Mme Dalcourt a exprimé sa reconnaissance envers les enquêteurs de la police de Longueuil.
  • La poursuite estime avoir en main tous les éléments de preuve afin de faire condamner l’accusé.

L’accusé, Michael McDuff-Jalbert, a brièvement comparu par visioconférence au palais de justice de Longueuil. Vêtu d’un kangourou, l’homme de 35 ans, arrêté mardi grâce à un mandat de perquisition, a appris qu’il sera à nouveau devant le juge le 19 juillet prochain.

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L’accusé, Michael McDuff-Jalbert

John C. Gandolfo, le père de Jenique Dalcourt, s’est adressé aux médias mercredi près de la salle du tribunal.

« Le 21 octobre 2014, notre fille Jenique a été brutalement assassinée, battue à mort par un individu dérangé qui doit payer pour son crime. Jenique n’avait que 23 ans. Elle était une belle jeune femme, avec la vie devant elle. Michael McDuff lui a volé cette vie, et a enlevé Jenique à sa famille. Depuis 10 ans, la détective Sophie Tougas, de la police de Longueuil, a été en contact avec nous, avec la promesse qu’ils ne lâcheraient pas tant qu’ils ne l’attraperaient pas. [Mardi], ils ont réalisé cette promesse. »

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Les parents de la victime, John Gandolfo et Monique Dalcourt

M. Gandolfo a ajouté que ces démarches ne ramèneraient pas Jenique à la vie. « Mais cela va nous donner une certaine forme de paix. De savoir que la personne responsable sera punie. Nous remercions la police de Longueuil pour son travail acharné. »

Arrêté en 2014

Jenique Dalcourt a été tuée à coups de barre de métal à la tête alors qu’elle rentrait chez elle après le travail, peu avant 22 h, dans le Vieux-Longueuil, un soir d’octobre 2014. L’arme du crime n’aurait pas été retrouvée, selon nos informations.

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La victime, Jenique Dalcourt

Quatre jours après le crime, la police de Longueuil a arrêté un homme de 26 ans. Selon nos informations, il s’agissait de Michael McDuff-Jalbert. Interrogé pendant deux jours, il a été libéré, faute de preuves.

Toujours selon nos informations, c’est une ruse de la police de Longueuil pour tenter de soutirer les confessions de McDuff-Jalbert qui avait rapidement fait capoter l’enquête en 2014.

Pour leur stratagème, les policiers longueuillois avaient placé McDuff-Jalbert dans une cellule avec un prisonnier, qui était en fait un agent double. Loin de permettre de récolter des informations incriminantes, l’astuce a plutôt eu l’effet contraire : le suspect s’est refermé et a cessé toute collaboration.

Pendant que le suspect était sous les verrous, la police de Longueuil a convié la famille de Jenique Dalcourt et les médias au palais de justice de Longueuil pour sa mise en accusation, le lundi 27 octobre 2014, soit six jours après le meurtre.

Or, après une journée marathon de discussions, les enquêteurs et les procureurs en étaient arrivés à la conclusion que les preuves n’étaient pas assez solides pour accuser McDuff-Jalbert, qui a donc été relâché.

Il n’est pas rare que des policiers décident de placer des agents doubles avec des suspects derrière les barreaux, une technique qui peut permettre aux enquêteurs de récolter des informations compromettantes. Or, ces opérations sont délicates et doivent être très crédibles pour fonctionner.

Dans ce cas-ci, on parle plutôt d’une opération réalisée rapidement, « avec les moyens du bord ». Elle aurait dû être mieux planifiée, nous dit-on.

Mercredi, la procureure MJulie Vincent a dit aux médias qu’elle avait bon espoir que la preuve qui sera présentée au tribunal permettrait de reconnaître la culpabilité de McDuff-Jalbert.

« Ma collègue Virginie Leblond et moi avons analysé depuis plusieurs semaines et mois la preuve qui nous a été soumise après une enquête exhaustive, et nous en sommes venus à la conclusion qu’on était raisonnablement convaincu d’avoir une preuve hors de tout doute raisonnable dans le dossier. » », a-t-elle signalé, ajoutant qu’elle ne ferait pas d’autres commentaires.

MMarc Bellemare, l’avocat qui a représenté Monique Dalcourt, la mère de la victime, devant le Tribunal administratif du Québec, s’est réjoui mercredi du dépôt de l’accusation.

« Perdre sa fille de cette façon a été un drame épouvantable pour Monique. Elle a été très affectée. Je suis content de voir que le travail de la police a abouti. L’aboutissement des procédures criminelles, c’est le seul élément de réconfort qu’on puisse espérer, alors c’est une bonne nouvelle », a-t-il dit.