Un homme jaloux a été condamné à sept ans et demi d’emprisonnement jeudi pour avoir tué le nouveau compagnon de son ex-conjointe dans la foulée d’une séparation houleuse. La mort brutale de Rance Sullivan continue de bouleverser ses proches, deux ans plus tard.

« Je ne verrai plus jamais mon fils. Je ne pourrai plus le prendre. C’est une sentence à vie pour moi. Je désespère chaque jour depuis sa mort. Chaque seconde de chaque jour », a sangloté la mère de la victime, lors des audiences sur la peine lundi au palais de justice de Montréal.

« Le Tribunal sent l’impact émotionnel que vivent les proches aujourd’hui », a souligné le juge Jean-Jacques Gagné jeudi. Après avoir considéré la reconnaissance de culpabilité de l’accusé et les conséquences « tragiques » du crime sur les proches de la victime, le juge a entériné la suggestion commune des parties et a imposé sept ans de détention pour l’homicide et six mois pour d’autres chefs.

Theodore Gliga, un Montréalais de 30 ans, a plaidé coupable à un chef réduit d’homicide involontaire en janvier dernier, alors qu’il était accusé de meurtre au second degré. Les circonstances nébuleuses de l’affaire auraient pu ouvrir la porte à une défense de légitime défense.

À l’automne 2022, Theodore Gliga n’a toujours pas digéré sa séparation d’avec Sarah Piché-Sénécal, un an plus tôt. Leur relation s’était conclue par un épisode de violence conjugale. « Je vais te tuer si tu ne fais pas ce que je dis ! », avait lancé Gliga à son ex-conjointe en 2021.

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Rance Sullivan, la victime

Malgré la rupture, Gliga partageait la garde d’un chien avec son ex-conjointe. Le matin du 30 septembre 2022, l’accusé se présente à l’improviste chez Sarah Piché-Sénécal pour promener leur chien. Son ex-conjointe habite maintenant avec son nouveau compagnon, Rance Sullivan (la victime), et un colocataire, Justin Hunt.

Un conflit éclate entre Theodore Gliga et le colocataire, qui agrippe l’accusé par la gorge. Gliga part ensuite avec le chien en disant que son ex ne reverrait plus jamais l’animal. Rance Sullivan et le colocataire partent à sa poursuite. Le colocataire rattrape Gliga, lui ordonne de relâcher le chien et le frappe au visage. Gliga réplique en brandissant un couteau, le coupant au passage.

Mais Rance Sullivan continue de suivre l’accusé. Pendant une altercation, Gliga poignarde Sullivan à la poitrine et prend la fuite. La blessure est fatale. Aux policiers, Gliga a dit s’être senti « en danger » quand la victime l’a empoigné par les épaules. Il s’est alors tourné pour pousser Rance Sullivan avec ses deux mains, alors qu’il tenait une pièce de métal. Selon ses dires, il ne voulait pas le blesser et ne savait pas qu’il était blessé quand il s’est enfui.

Dans un bref témoignage lundi, Theodore Gliga a exprimé des remords.

MJade Coderre était la procureure de la Couronne au dossier, alors que MCharles Montpetit a défendu l’accusé.