Environ 10 000 élèves seront privés de transport scolaire dans les deux prochaines semaines, à Montréal et à Laval, en raison d’une grève venant d’être déclenchée chez Autobus Idéal. À nouveau, c’est surtout la question des salaires qui achoppe.

« L’employeur a les sous, mais il veut les garder pour lui. C’est ça la réalité. L’argent est là, mais il ne descend pas dans les poches des chauffeurs. On est tannés d’avoir des salaires minables », déplore la présidente du Secteur du transport scolaire à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Josée Dubé.

Son groupe, qui représente plus de 3000 chauffeurs dans une dizaine de régions, déplore depuis des mois que trop de transporteurs refusent encore d’offrir de meilleures conditions en dépit des subventions gouvernementales reçues l’an dernier lors du renouvellement des conventions collectives avec les centres de service scolaires.

Une grève a donc formellement été déclenchée ce mardi chez Autobus Idéal, dont les chauffeurs – sans contrat de travail depuis le 30 juin dernier – sont en négociations syndicales depuis quelques mois déjà. Ils s’étaient dotés le 11 mars dernier d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève. Une dizaine de rencontres a déjà eu lieu avec l’employeur, mais en vain.

Au total, environ 165 chauffeurs et travailleurs seront donc en grève jusqu’au 28 avril, minimalement, soit pour une durée deux semaines. Ce nouveau bris de service touchera 10 000 élèves répartis dans trois centres de services scolaires, soit ceux de Montréal, de Laval et de la Pointe-de-l’Île.

Bon nombre de parents devront donc se trouver une option de rechange. « On est vraiment désolés pour les parents, on est très sensibles aux inconvénients que ça occasionne, sauf que c’est notre seule voie de passage pour se faire entendre, parce que l’employeur ne veut rien savoir », illustre Mme Dubé à ce sujet. « Les enfants n’arrivent pas par magie à l’école. Ce sont des chauffeurs qui les transportent. Et ces chauffeurs-là doivent être mieux payés », persiste-t-elle.

Un enjeu global

Tout cela n’est pas sans rappeler la grève des 350 chauffeurs d’autobus d’écoliers chez Autobus Transco à Montréal, qui a pris fin en mars après plus de quatre mois.

Quelque 15 000 jeunes qui étudient dans des écoles des Centres de services scolaires de Montréal et Marguerite-Bourgeoys, ainsi que des Commissions scolaires English Montreal et Lester B. Pearson et au Collège Sainte-Anne, étaient ainsi privés de transport d’écoliers depuis le mois d’octobre. Le contrat de travail de six ans qui a été signé fera passer le salaire hebdomadaire de 634 $ à 907 $ au 1er juillet 2027.

Ce n’est par ailleurs pas la seule grève qui est en cours dans l’industrie du transport scolaire à l’heure actuelle. À Drummondville, les quelque 100 employés d’Autobus Voltigeur le sont aussi, tout comme plusieurs autres transporteurs à Rivière-du-Loup, à Pointe-aux-Outardes ou encore en Estrie, pour ne nommer que ceux-là. Dans tous les cas, c’est la question du salaire qui cause litige.

Avec La Presse Canadienne