Les automobilistes devront bientôt rouler moins vite sur l’autoroute Bonaventure, sous peine d’amendes. Dès juin, la vitesse y sera abaissée à 50 km/h durant plusieurs mois, alors que de vastes travaux d’entretien forceront le retranchement d’une voie dans chaque direction sur un tronçon majeur de l’axe.

C’est ce qu’a annoncé jeudi la société d’État fédérale Ponts Jacques-Cartier et Champlain Incorporé (PJCCI), lors d’un brief technique tenu au centre-ville de Montréal. Il faudra d’abord procéder entre les mois de mai à novembre à la réfection de dalles sur la section des voies surélevées de l’autoroute Bonaventure, entre le pont Victoria et le bassin Peel.

Des mois de mai à novembre, le chantier entraînera la fermeture d’une voie par direction, en plus de la fermeture complète de l’autoroute à partir de la sortie 2 durant six fins de semaine, et ce tant en direction du centre-ville que du pont Samuel-De Champlain.

La sortie 3 devra aussi être fermée en direction de ce même pont durant un mois, tandis que l’avenue Pierre-Dupuy, sous l’autoroute Bonaventure, sera fermée pendant 25 nuits et deux week-ends, au total.

Pour assurer la sécurité des travailleurs, la vitesse sera abaissée de 70 km/h à 50 km/h « sur l’ensemble de l’axe Bonaventure » entre juin et novembre. Il s’agira en quelque sorte d’un préambule pour cette autoroute, dont la partie fédérale doit être transformée en boulevard urbain adossé à un parc linéaire d’ici 2029.

D’autres axes surchargés

L’organisme procédera aussi à la réparation de poutres et la réfection de surfaces de béton sur le pont Clément, situé tout près, ce qui générera d’importantes entraves, dont la fermeture complète de l’autoroute à la hauteur de la sortie 4 durant 52 jours, entre juin et août. La voie de droite du boulevard Gaétan-Laberge sera par ailleurs complètement fermée vers le centre-ville, entre juillet et décembre.

Bref, « l’axe Bonaventure sera sans contredit l’axe le plus impacté en termes de mobilité », a fait valoir jeudi le directeur des projets de PJCCI, Raphaël Lavoie, en assurant toutefois que le phasage des travaux a été pensé « pour optimiser les impacts sur les usagers ».

Plus à l’ouest, le pont Honoré-Mercier ne sera pas en reste. Entre les mois de mai et décembre, on y prévoit la fermeture complète de plusieurs bretelles d’accès et de sortie, notamment vers les routes 132 et 138, surtout de nuit. L’avenue des Autochtones devra aussi être fermée durant plusieurs mois.

Sur le pont Jacques-Cartier, la réfection du pavillon de l’île Sainte-Hélène forcera la fermeture du trottoir entre Montréal et Longueuil entre juin et décembre.

Les usagers pourront néanmoins continuer d’utiliser la piste multifonctionnelle ; le trottoir était déjà fermé entre l’île Sainte-Hélène et Montréal en raison de travaux de nettoyage et de peinture sur la structure. L’ancien poste de péage sera aussi démoli d’ici cet automne, mais cela n’engendrera aucune entrave.

Zoom sur la déconstruction

PJCCI a par ailleurs profité de sa conférence de presse, jeudi, pour faire le point sur la déconstruction de l’ancien pont Champlain, qui s’est achevée cet hiver.

Au total, 56 travées, 53 piles et 53 semelles ont été déconstruites. Le chantier, d’une durée de 41 mois, s’est conclu deux mois avant l’échéance prévue, en plus de respecter le budget initial de 225,7 millions. La pandémie a toutefois fait des siennes, avec des frais de contingence supplémentaires de 8,9 millions.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Quelque 264 000 tonnes de matériaux ont été générées. Du nombre, 100 % des matériaux ont été tracés et 96 % valorisés, à raison de 90 % réutilisés et 10 % recyclés, dont seulement 4 % de déchets.

« Nous voulions éviter qu’il ne reste plus rien et souhaitions laisser plusieurs legs à la collectivité », a dit la première dirigeante de PJCCI, Sandra Martel, en soulignant « l’approche collaborative » autour du chantier. « À aucun moment nous n’avons remis les clés du projet à l’entrepreneur. La déconstruction était notre projet à tous. […] Nous avons l’intention d’en tirer les meilleures leçons pour nos prochains projets. »

Mme Martel affirme que les consultations publiques initiales « ont permis d’éliminer beaucoup de craintes dans la population ». Seulement trois plaintes ont d’ailleurs été enregistrées durant les 41 mois de travaux.