La partie fédérale de l’autoroute Bonaventure sera transformée en boulevard urbain adossé à un parc linéaire d’ici 2029, ont confirmé mardi Ottawa et la Ville de Montréal.

La nouvelle artère cédera la rive du fleuve Saint-Laurent à une bande verte dotée d’une piste cyclable et d’un sentier piétonnier.

« J’ai vraiment hâte de voir le jour où les Montréalais vont pouvoir être aussi fiers que nous et profiter de leur nouveau boulevard Bonaventure », a affirmé le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez. Son gouvernement investit 282 millions dans le projet, puisqu’Ottawa est propriétaire de l’infrastructure.

Le tronçon concerné, qui s’étend sur 2,5 kilomètres, se trouve entre le boulevard Gaétan-Laberge et le pont Victoria. Le projet ne touche pas la partie surélevée de l’autoroute, entre le pont Victoria et le centre-ville.

Actuellement, « c’est laid, c’est d’une autre époque », a lancé le ministre en point de presse. « C’est vraiment un beau projet », les Montréalais ne reconnaîtront plus « pantoute » l’autoroute après sa transformation.

Un chantier « difficile », prévient Ottawa

Les travaux de stabilisation des berges devraient débuter dès 2024. La transformation de l’autoroute elle-même devrait avoir lieu de 2025 à 2027, suivie par l’aménagement du parc linéaire.

L’impact sur la circulation sera « difficile » pendant les travaux, a indiqué la société d’État Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI), qui gère le projet. Deux voies de circulation devraient être conservées dans chaque direction en tout temps, a indiqué Sandra Martel, patronne de la société d’État.

« Les travaux se feront dans un secteur hautement contaminé, ce qui implique beaucoup de risques et d’inconnues, notamment des enjeux géotechniques, la disposition des sols contaminés et autres, nécessitant des méthodes de construction atypiques », a ajouté Mme Martel, qui a assuré qu’une enveloppe budgétaire avait été réservée pour les imprévus.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, participait à l’annonce. « Ce projet signature permettra de reconnecter, enfin, la métropole au fleuve Saint-Laurent, a-t-elle affirmé. Cette nouvelle entrée de ville contribuera directement à l’attractivité de Montréal et à la qualité de vie. »

L’autoroute Bonaventure actuelle date de 1966 et a été construite juste au bord de l’eau, sur un ancien dépotoir. Le nouveau boulevard remplacera la rue Carrie-Derick, environ 35 mètres plus au nord. « Plus de 30 000 arbres, arbustes et vivaces » devraient être plantés.

« La vitesse de 70 km/h sera réduite à 50 km/h et [deux] feux de circulation seront ajoutés », a indiqué PJCCI. Le boulevard conservera trois voies dans chaque direction, mais la troisième voie « sera en gestion dynamique », ce qui signifie qu’elle pourrait périodiquement être réservée aux autobus, par exemple. Mme Martel a indiqué qu’il s’agissait de la largeur minimale à accorder à l’artère pour éviter que la congestion automobile ne refoule jusqu’au pont Champlain d’un côté et jusqu’au centre-ville de l’autre.