Montréal abolira les bonis de performance pour ses cadres dès l’an prochain, a annoncé mercredi le directeur général de la Ville.

Ces primes pouvaient représenter 3 % de la rémunération des 1800 gestionnaires de la fonction publique municipale.

« On trouve important d’annoncer aujourd’hui que le volet monétaire de la gestion de la performance ne sera plus partie intégrante des conditions des cadres », a annoncé Serge Lamontagne. « Les bonis versés au printemps 2024 [pour l’année 2023] seront les derniers. »

La décision a été approuvée par le comité exécutif de Valérie Plante.

« Une organisation doit, par moment, faire une réflexion : est-ce que les façons de faire, les pratiques sont collées à l’air du temps, est-ce qu’on pourrait faire mieux ou différemment », a ajouté Valérie Plante en point de presse. La mairesse a assuré que cette réflexion était entamée depuis plusieurs mois.

Les conditions de travail négociées entre la Ville de Montréal et l’Association des cadres municipaux de Montréal arrivent à échéance au 31 décembre 2023.

« On continue à négocier avec l’Association des cadres pour revoir les conditions pour faire en sorte qu’on reste concurrentiel », a continué M. Lamontagne. Il a affirmé qu’il doit consacrer ses ressources financières à rendre plus attrayant le salaire des cadres de premier niveau, afin de pouvoir convaincre des syndiqués au sommet de leur échelle salariale de faire le saut chez les gestionnaires.

M. Lamontagne a aussi annoncé la fin des frais de fonction pour les cadres, ainsi que la fin des octrois de nouvelles allocations pour automobiles personnelles.

L’administration Plante s’était retrouvée dans l’embarras, cet automne, lorsque La Presse a révélé que la Ville de Montréal avait versé un double boni pour l’année 2023. Cette largesse, versée en mai, représentait une dépense supplémentaire de près de 6 millions, soit 3150 $ par cadre en moyenne. Ils avaient déjà reçu un chèque moyen de 3700 $ au début de l’année, leur boni de performance pour l’année 2022.

Les cadres municipaux avaient été privés de prime annuelle en 2020, « pour contribuer à l’équilibre budgétaire » en début de pandémie, en échange de trois jours de congé additionnels. Dans un courriel, le service des communications de la Ville a indiqué que la double prime de 2023 correspondait à ce « boni non versé ».

Lisez la chronique de Maxime Bergeron du 29 septembre : « Double boni aux cadres : le timing atroce de la Ville de Montréal »