Montréal doit cesser de sous-estimer les dépenses de la police et de surestimer la quantité de contraventions qu’elle distribuera, recommandent des élus municipaux montréalais.

La Commission des finances du conseil municipal de Montréal a recommandé vendredi l’adoption du budget 2024 de l’administration Plante. La Ville prévoit des dépenses totales de 7 milliards et doit conséquemment augmenter les taxes résidentielles de 4,9 % en moyenne.

Les élus siégeant à la Commission ont toutefois souligné « les surestimations contenues dans le budget » en matière de revenus « découlant des infractions à la réglementation municipale et au Code de la sécurité routière », ainsi que « la sous-estimation » des dépenses de la police et des pompiers. Dans son rapport, la Commission demande à l’administration de s’attaquer à ces problèmes.

Depuis plusieurs années, Montréal rate ses cibles de distribution de contraventions et prévoit des sommes nettement insuffisantes pour ses services d’urgence.

L’année 2024 n’était pas encore commencée que le chef Dagher avertissait d’ailleurs déjà, fin novembre, que son budget d’heures supplémentaires pour l’an prochain risquait encore d’être insuffisant. « Je ne vois pas de miracle qui va se passer en 2024 », a-t-il dit. « Tant que le recrutement ne rentre pas, tant que je n’ai pas assez de recrues pour venir éponger le tout, on va encore se parler de déficit en 2024. J’espère qu’il va être beaucoup moindre. J’espère. »

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) aura coûté 830 millions aux Montréalais d’ici la fin de l’année. Son budget voté par le conseil municipal pour l’année 2023 s’élevait pourtant à 788 millions.

En début de semaine, l’opposition avait rendu public son propre rapport concernant le budget. Elle y proposait une augmentation de taxe moins salée et une réduction de la croissance des dépenses de tous les services de la Ville.

Le budget de l’administration Plante devrait être adopté la semaine prochaine.