C’est au tour de la Société de transport de Laval (STL) de couper dans son personnel pour éviter le pire. L’opérateur vient d’abolir une quarantaine de postes, essentiellement administratifs, ce qui devrait lui permettre de ne pas toucher au service aux usagers.

En réponse à nos questions, la société a en effet confirmé mercredi avoir « dû abolir une quarantaine de postes récemment », citant le « contexte budgétaire difficile » dans le transport collectif à l’heure actuelle.

« Plus exactement, il s’agit de 31 postes non comblés ou départs à la retraite non remplacés et de 10 postes qui étaient occupés par des employés de fonction administrative », a précisé par courriel la conseillère aux communications et affaires publiques de l’organisation, Anne-Sophie Harrois, dont le groupe compte approximativement 900 employés au total.

Selon elle, ces licenciements concernent donc « uniquement des postes dits administratifs et reliés à la réalisation de projets ». La STL dit avoir choisi « de procéder à l’abolition de ceux qui auraient le moins d’impact potentiel sur la réalisation de notre mission ». « Les emplois directement liés à la livraison du service sont donc maintenus », persiste Mme Harrois.

Ces abolitions de postes « ont été faites dans le cadre de l’adoption prochaine du budget 2024 », affirme encore la porte-parole. Elle se fait toutefois rassurante pour l’avenir à court terme, en confirmant que « pour l’heure, aucun autre licenciement n’est prévu » à la Société de transport de Laval.

Aucun autre détail n’était disponible à ce sujet mercredi. Prudemment, la STL affirme que « l’adoption par la Ville de Laval du budget 2024 de la STL est prévue mardi prochain » et que les détails sur son exercice budgétaire « seront connus à ce moment ».

Le cabinet du maire de Laval, Stéphane Boyer, affirme que « dans le contexte des négociations avec le gouvernement qui ont été difficiles pour 2024, le maire a fait des demandes à la STL pour trouver des économies sans diminuer le service ». « On continue de s’activer pour reprendre les négociations pour du financement prévisible pour les cinq prochaines années », dit l’attachée de presse, Rébecca Guénard-Chouinard.

Période trouble

Tout cela survient alors que les finances des sociétés de transport défraient les manchettes depuis plusieurs semaines déjà. L’aide totale du gouvernement pour 2024 en transport collectif est de 265 millions, dont 238 millions pour le Grand Montréal, un chiffre qui absorbe 70 % du déficit selon le calcul de Québec.

Dans la métropole, la Société de transport de Montréal (STM) a annoncé la semaine dernière qu’elle devra finalement abolir 255 postes pour équilibrer son prochain budget, soit plus du double que ce qu’elle estimait devoir faire à la mi-novembre.

Le manque à gagner a par ailleurs grimpé de 36 à 47 millions en quelques semaines, a confirmé le directeur général de la Ville de Montréal, Serge Lamontagne.

On ignore néanmoins toujours si les réductions de dépenses de la STM demeureront identiques, à 50 millions. Lors de son premier plan, à la mi-novembre, la société avait évoqué que 30 de ces 50 millions toucheraient la suppression des 120 effectifs, ce qui suggère que cette dépense pourrait maintenant être appelée à évoluer à la hausse.

Dans son budget 2024, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui chapeaute la STL, la STM, exo et le Réseau de transport de Longueuil (RTL), avait confirmé que les coupes appréhendées dans le métro et les bus du Grand Montréal n’auront pas lieu à court terme. L’organisme devra toutefois lui aussi renoncer à une somme de 165 millions qui était prévue pour développer et maintenir les actifs.

« C’est un peu comme un pansement qu’on vient mettre pour l’année 2024 », avait illustré le directeur général de l’Autorité, Benoit Gendron, en entrevue à La Presse.