Longueuil haussera ses taxes foncières résidentielles de 5,8 % en moyenne en 2024, afin de compenser les impacts du ralentissement immobilier sur le trésor municipal.

La Ville a annoncé une augmentation de 4,9 % des taxes directes, ce qui n’inclut toutefois pas un nouveau « tarif sur la mobilité » de 27 $ par maison unifamiliale. Au total, la hausse des charges foncières représente une augmentation de 182 $ (ou 5,8 %) pour la maison longueuilloise moyenne.

« Il y a un ralentissement important du marché immobilier qui affecte directement nos revenus [liés aux droits] de mutation qui ont chuté de façon assez brutale cette année », a dit la mairesse Catherine Fournier en conférence de presse à l’hôtel de ville, jeudi matin. « On peut ajouter qu’entre 2017 et 2021, les gels de taxes à répétition ont fait en sorte qu’on se prive aujourd’hui annuellement d’un minimum de 19 millions récurrents. »

La mairesse a présenté jeudi un budget local de 537 millions et un budget d’agglomération de 458 millions, qui mettent l’accent sur la sécurité publique et l’environnement. La sécurisation des rues, notamment dans les zones scolaires, se verra consacrer 3,8 millions supplémentaires.

Ces deux budgets devraient être adoptés dans les prochains jours.

Les propriétés commerciales de Longueuil verront leur compte de taxes augmenter de 5,9 % en moyenne. Les grands stationnements non résidentiels seront visés par une nouvelle écotaxe.

« On fait face à des dépenses qui sont plus fortement en augmentation que le taux d’inflation général », a déploré Mme Fournier. « Nous sommes parvenus par un exercice de priorisation et de compression à faire des économies générales de 33 millions. »

Au chapitre des compressions, Longueuil prévoit par exemple de supprimer 19 postes au sein de sa fonction publique et de renoncer à l’ouverture de certaines patinoires extérieures. « Je veux être clair : il n’y a pas de renvoi prévu, a indiqué Jonathan Tabarah, chargé des finances au sein de l’administration Fournier. Ce sont des postes dont on avait besoin dans nos services, qui ont été affichés et qu’on a coupés par la suite. »

« Nous avons donné l’orientation à la direction générale de la Ville de ralentir certains projets en cours et de mettre un frein sur les nouvelles initiatives », a ajouté la mairesse de Longueuil par communiqué. « Les municipalités du Québec font face à une précarité financière sans précédent et Longueuil n’y échappe pas. »

Longueuil profitera de l’adoption imminente du projet de loi 39, sur les pouvoirs fiscaux des municipalités, afin d’augmenter de façon marquée les taxes sur les terrains vagues desservis par les services municipaux. Objectif avoué : forcer les spéculateurs à développer ces lots ou à en faire des projets écologiques.