(Québec) Valérie Plante et le gouvernement Legault ont livré un plaidoyer pour la sauvegarde du Stade olympique, mercredi, au lendemain des révélations de La Presse sur les importants coûts de réfection. Ces travaux permettraient d’attirer des mégavedettes comme Taylor Swift, jure la ministre du Tourisme.

La mairesse de Montréal a demandé à Québec de trouver une solution pour mettre fin au « jour de la marmotte » qu’est le dossier du toit du Stade, malgré la facture d’au moins 750 millions associée aux travaux. « Chaque fois qu’on refait des études et qu’on repousse la décision, ça coûte plus cher. »

« Il faut trouver une solution, a-t-elle dit mercredi, en point de presse. Vivement [qu’on trouve] une solution pérenne le plus rapidement possible pour qu’on continue à investir afin de faire en sorte que ce pôle-là soit très vivant. […] J’encourage le gouvernement à agir promptement et efficacement. »

La démolition pure et simple du monument de béton est-elle envisagée ? « On ne démolit pas le Stade. Non, non, non, non », a-t-elle ajouté. « Pas seulement parce que beaucoup d’argent a été investi dans le Stade olympique. C’est aussi un symbole de Montréal, les Jeux olympiques se sont produits là-bas. […] C’est vraiment un pôle important pour Montréal, auquel les Montréalais sont attachés. »

Le Parc olympique a annoncé mardi qu’il devait complètement fermer le cœur du Stade jusqu’à nouvel ordre afin de laisser place à des travaux exploratoires dans le sol et la structure de l’amphithéâtre. Valérie Plante a indiqué qu’elle n’avait pas été informée au préalable de cette décision.

« Plus on le sait d’avance, mieux on peut accompagner différents groupes, différents évènements », a-t-elle souligné. Mais « au-delà de la surprise ou de le savoir un peu à la dernière minute, je me réjouis du fait qu’on veut trouver une solution ».

Taylor Swift et NFL

Les jours du Stade olympique sont comptés si son toit n’est pas remplacé bientôt, selon le gouvernement Legault. « Si on attend encore, d’ici un an ou deux, ça va être la fermeture carrément du Stade olympique », a soutenu mercredi la ministre du Tourisme et responsable du dossier, Caroline Proulx.

Elle n’a ni confirmé ni infirmé les informations de La Presse selon lesquelles le remplacement du toit et de l’anneau technique coûterait au moins 750 millions de dollars. « Il n’y a aucun commentaire sur le coût du remplacement de la toiture qui va être exposé ici », a-t-elle affirmé lors d’une mêlée de presse à l’hôtel du Parlement, à son arrivée à la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.

« Il y a un dossier d’affaires que j’ai demandé au Parc olympique qui va être déposé et qu’on pourra étudier quelque part en janvier. On vous reviendra », a-t-elle ajouté.

Le Conseil des ministres décidera alors de donner ou de refuser le feu vert aux travaux.

Caroline Proulx a insisté : « On est vraiment à la fin de vie de la toiture. » « Ce n’est pas si, c’est quand il va y avoir une déchirure finale. On est à 20 000 déchirures présentement », a-t-elle dit. Une fermeture définitive surviendrait dans un an ou deux si le toit n’est pas remplacé, selon elle.

Certes, rénover un toit « n’est pas l’affaire la plus sexy », mais c’est un passage obligé pour attirer la NFL et Taylor Swift, selon elle.

L’objectif derrière les travaux, c’est d’exploiter « le Stade plus de 120 jours par année ». Le Conseil des ministres prendra connaissance en janvier du dossier d’affaires comprenant le coût et l’échéancier, mais aussi d’un « plan stratégique » pour attirer plus d’évènements majeurs. Le Parc olympique est en discussion avec la NFL pour la tenue de matchs, a-t-elle rappelé.

Quant à Taylor Swift, « on l’a échappé » parce que le stade ne correspond pas aux standards pour ce genre de concert. Le remplacement de la toiture et de l’anneau technique permettrait également d’installer de nouveaux haut-parleurs et de nouveaux éclairages. Les équipements actuels datent de 1976, selon elle. Il y aurait, en plus du « recouvrement extérieur », un « recouvrement intérieur » permettant d’améliorer la sonorisation.

« Les dépenses touristiques associées à la présence de Taylor Swift à Toronto, c’est 1600 $ US par spectateur. Quarante-deux mille spectateurs fois cinq jours, c’est 350 millions de dollars que le Québec et la métropole du Québec échappent parce que présentement on n’est pas capable d’avoir un stade capable de produire » ce genre de spectacle, a-t-elle plaidé.

Pour le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon, responsable de la région de Montréal, « il faut faire quelque chose avec » le stade et sa démolition « n’est pas une bonne solution ».

Le gouvernement se posera une question pour choisir d’aller de l’avant ou non avec les travaux : « Combien d’évènements on peut avoir qui va justifier la décision » d’investir ? a-t-il dit.

Selon lui, « le Stade peut devenir plus important et il faut faire de quoi avec ça ». Il a fait un lien avec des projets d’habitation dans l’est de la métropole et une « zone d’innovation dans le recyclage ».

Avec Charles Lecavalier et Fanny Lévesque, La Presse