Le milieu de vie où 150 jeunes de la DPJ sont obligés d’habiter passera l’hiver prochain sous des bâches, après de « nombreuses infiltrations d’eau » au fil des derniers mois.

Les bâtiments du Centre de réadaptation du Mont Saint-Antoine, dans l’est de Montréal, sont vétustes et les travaux nécessaires pour les rendre étanches de façon permanente n’ont pas pu être effectués avant la saison froide.

« Il y a eu succession de pluies diluviennes » l’été dernier ayant causé des infiltrations d’eau, a indiqué Daniel Neskovic, directeur adjoint des services techniques au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. « Nos installations sont quand même relativement anciennes, même très anciennes pour le Mont Saint-Antoine, et il y a une capacité de drainage des eaux pluviales qui a atteint ses limites. »

« Les bâches sont actuellement utilisées pour couvrir les murets périphériques des bâtiments, puisque l’eau s’infiltre entre le revêtement et la brique », a ajouté le CIUSSS, par écrit. « C’est une installation temporaire pour couvrir les fissures. »

L’été dernier, un reportage du Journal de Montréal mettait en lumière les importants problèmes d’infiltration d’eau du bâtiment, notamment lors d’une averse importante survenue à la mi-juillet. Des tuiles étaient tombées du plafond, des seaux avaient dû être placés un peu partout. Une intervenante confiait que le milieu était si problématique qu’il lui aurait valu un signalement à la DPJ si ce n’était pas déjà une installation de la DPJ.

« Ça fait longtemps qu’il aurait dû y avoir des investissements dans ces bâtiments publics là », a dénoncé Caroline Letarte-Simoneau, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui représente de nombreux travailleurs au Mont Saint-Antoine.

Si ça permet que le milieu à l’intérieur soit plus sécuritaire, tant mieux. Mais moi, je demeure avec beaucoup de questionnements sur comment l’hiver va se passer. On ne veut pas revivre ce qui s’est produit [lors de l’averse de la mi-juillet].

Caroline Letarte-Simoneau, membre de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)

La situation ne met aucunement les jeunes hébergés en danger, a assuré le CIUSSS.

Les bâtiments au centre du dossier, où vivent les jeunes en difficulté, se trouvent derrière le bâtiment historique visible de la rue Sherbrooke Est. Il s’agit de 8 blocs pouvant accueillir chacun 24 mineurs. Ils ont été construits en 1965.

« Dégâts majeurs suite à des fuites d’eau »

Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal faisait déjà faire des travaux importants l’été dernier sur ces bâtiments, mais ils ont été arrêtés après la pluie diluvienne de la mi-juillet.

« La quantité d’eau qui est arrivée en cours de route n’était pas du tout prévue. On n’a pas eu ça historiquement, il n’y avait rien qui permettait de dire qu’on aurait pu anticiper toutes ces pluies, cette quantité », a expliqué M. Neskovic. Son organisation cite aussi la tempête de pluie verglaçante du printemps dernier et des épisodes de vents violents comme ayant contribué à la situation. « On a arrêté les travaux et on a tout de suite mis en sécurité les huit bâtisses. »

Une série de contrats ont ensuite été accordés, notamment pour faire le « colmatage en urgence des fissures de toits » après des « dégâts majeurs suite à des fuites d’eau ». Il existait alors un « risque d’évacuation d’urgence des unités de soins », selon ce que le CIUSSS a indiqué dans le système d’appels d’offres publics. Une autre entreprise a été embauchée pour poser les bâches et installer de la broche pour empêcher les animaux de pénétrer.

Les travaux permanents de remplacement des toits, eux, devraient débuter au printemps prochain. La préparation d’un appel d’offres prend six mois, a souligné M. Neskovic.

À terme, le Mont Saint-Antoine espère obtenir les autorisations nécessaires de Québec pour un vaste projet de reconstruction des unités de vie. Prix estimé : quelque 200 millions.

« Mais on ne va pas attendre ce fameux projet, a indiqué le directeur adjoint des services techniques. Ce qu’on veut, c’est redonner une qualité de vie et aussi une sécurité à tout le monde pour un autre 10-15 ans. » « On ne reste pas inactif, on n’attend pas la solution miracle », a-t-il ajouté.