La première tempête hivernale a donné cette semaine quelques maux de tête aux usagers du service de vélopartage BIXI Montréal. L’accumulation de neige et de glace aux points d’ancrage a empêché certains d’entre eux de rendre leur vélo à la fin de leur trajet. Mais des mesures sont prévues pour corriger le tir.

Ce qu’il faut savoir

• Des usagers de BIXI rapportent avoir du mal à terminer certains trajets en raison de la neige et de la glace sur des points d’ancrage.

• BIXI promet de s’ajuster rapidement, ayant reçu des appels et des commentaires ces derniers jours.

• C’est le premier hiver durant lequel BIXI continue son service au-delà du 15 novembre.

« Comme tout le monde, j’ai constaté la difficulté de terminer ma course en raison de l’accumulation de neige au pied de la borne », écrivait jeudi une utilisatrice du service de vélopartage, sous une publication de l’organisme diffusée sur Facebook.

D’autres usagers l’ont aussi remarqué depuis qu’une trentaine de centimètres de neige sont tombés sur Montréal, lundi dernier. « Pas de problème en roulant, mais il y avait de la neige plus de la glace à la station de retour et j’avais de la difficulté à déneiger la borne pour bien sécuriser le vélo. Je vais traîner un grattoir à l’avenir », a par exemple écrit une autre internaute.

La Presse a également vécu un problème similaire, jeudi, en voulant verrouiller un vélo à la station Place-d’Armes, dans le centre-ville. En raison de la présence de neige au pied de la station BIXI, le cadre du vélo était trop haut pour permettre de stationner ce dernier, à plusieurs points d’ancrage.

À ce moment, le système semblait à l’arrêt sur d’autres points d’ancrage où la neige ne s’était pas accumulée en quantité importante. Des panneaux solaires servant d’alimentation étaient aussi couverts de neige.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Les panneaux solaires alimentant ce point d’ancrage étaient couverts de neige, jeudi.

Il faut dire que le service de vélopartage nage en eaux nouvelles. Un projet pilote permet cette année de maintenir le service après le 15 novembre pour la première fois. Il couvre une zone de 100 km⁠2 incluant sept arrondissements : Le Sud-Ouest, Ahuntsic-Cartierville, Rosemont–La Petite-Patrie, Le Plateau-Mont-Royal, Ville-Marie, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Certains ajustements en vue

Appelée à réagir, la direction de BIXI Montréal se dit bien consciente de ce problème. Des appels concernant cet enjeu ont d’ailleurs été reçus au service à la clientèle dans les derniers jours, confirme la conseillère en relations publiques Laura Boily-Auclair, qui assure que chaque commentaire est pris en note.

[Nous avons] réalisé que les déneigeurs peuvent difficilement accéder aux points d’ancrage lorsque les vélos sont verrouillés. La neige s’y accumule et le froid la solidifie, rendant ainsi la tâche de retirer les vélos et de déneiger très difficile.

Laura Boily-Auclair, conseillère en relations publiques

BIXI prendra dans les prochains jours une série de mesures pour éliminer ce problème. L’accès sera d’abord « élargi » dans les 150 stations qui demeurent en place durant l’hiver, dans l’objectif de donner plus d’espace aux usagers, mais aussi aux équipes d’opérations et aux chauffeurs de camion.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

L’accumulation de neige et de glace au pied de ce point d’ancrage fait en sorte qu’un vélo ne peut être verrouillé adéquatement.

Ce sont ces derniers qui redistribuent les vélos sur le territoire, chaque jour, pour s’assurer d’une disponibilité équitable du service. Depuis peu, les membres des équipes d’entretien ont « une pelle très étroite, afin de dégager les points d’ancrage lorsqu’ils vident ou remplissent une station », note aussi BIXI.

L’organisme prévoit par ailleurs des « formations supplémentaires adaptées aux nouvelles pratiques », qui seront données à ses employés au cours des prochaines semaines. « Comme pour le dégagement de rues et pistes cyclables, il y a un délai lors de grandes accumulations, mais nous suivons les opérations de déneigement étroitement pour augmenter la rapidité d’action dans le futur », indique-t-on à ce sujet.

Un service apprécié

Outre ces pépins techniques, le service continue néanmoins d’être très apprécié par les usagers, comme en témoignent nombre de clients sur les réseaux sociaux. Les vélos fonctionnent bien et l’ajout de pneus cloutés est particulièrement apprécié. Pour le reste, BIXI devrait faire un bilan préliminaire de sa saison hivernale dans les prochaines semaines.

Cet hiver marquera pour BIXI un moment crucial, non seulement pour consolider la base d’usagers, mais aussi pour sa réputation au Québec et au Canada.

« On a cinq mois de plus pour aller chercher plus de déplacements, surtout en novembre et en décembre quand il n’y a pas encore trop de neige. Pour nous, c’est une super occasion. Le plafond de croissance, on vient le remonter », avait illustré en septembre dernier le directeur marketing de BIXI, Pierre-Luc Marier, lors d’une entrevue avec La Presse.

« Ce qui stresse le plus les équipes, c’est le déneigement », avait quant à lui concédé le directeur général, Christian Vermette, à ce moment. « On va avoir un arrimage avec la Ville de Montréal de ce côté, mais c’est sûr que c’est nouveau », avait-il noté.

L’organisme s’attend à un achalandage certes plus modeste qu’en été, mais envisage tout de même une réponse favorable du public, en raison de la facilité d’utilisation du système de vélopartage déjà bien ancré dans la collectivité. Selon les données de Vélo Québec, de 10 à 13 % des cyclistes réguliers poursuivent leur pratique du vélo durant l’hiver.