Le chef de police de Montréal dit n’avoir « jamais senti autant de stress » qu’actuellement au sein des communautés juives et musulmanes de la métropole, dans la foulée des tensions au Proche-Orient.

Fady Dagher a souligné que la protection des lieux associés à ces communautés « coûte une fortune » à son service, mais qu’il n’entend pas baisser la garde.

« On veut ramener le calme dans la communauté », a dit M. Dagher, dans une présentation à l’hôtel de ville de Montréal, moins de douze heures après une attaque au cocktail Molotov contre une association juive. « Dans les deux communautés, ce sont des gens que je connais depuis plus de 20-25 ans et je n’ai jamais senti autant de fébrilité et autant de stress dans ces communautés-là. Et avec raison. »

Le grand patron du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a indiqué avoir déjà investi 1,7 million en temps supplémentaire pour assurer la protection de lieux sensibles depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier.

« Nos effectifs sont extrêmement fatigués », a-t-il dit. « Ce n’est pas un sprint, c’est un marathon. Peut-être que ça va s’envenimer encore plus, on ne sait pas. » Il a toutefois ajouté que la trêve humanitaire en cours depuis quelques jours avait eu un impact sur le terrain.

M. Dagher a affirmé qu’il était récemment intervenu dans les médias communautaires afin de tenter de rassurer ses concitoyens.

« Je voyais qu’ils commençaient à changer leur comportement », diminuant leur fréquentation de lieux de culte ou dissimulant certains signes religieux, a-t-il rapporté. « Ça nous a énormément préoccupés. Alors on leur a passé un message dans leurs médias locaux : ne changez pas vos habitudes, malgré la peur, malgré l’angoisse, ne changez surtout pas vos habitudes. »