Les policiers montréalais ont fait deux fois plus de temps supplémentaire que prévu en 2023, contribuant à un important dépassement budgétaire du service.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) aura coûté 830 millions aux Montréalais d’ici la fin de l’année. Son budget voté par le conseil municipal pour l’année 2023 s’élevait pourtant à 788 millions. Il s’agit au moins d’une troisième année consécutive de dépassement.

« Dans mon budget, actuellement ce qui est prévu [en heures supplémentaires] c’est 40 millions. On a dépassé de 42 millions », a indiqué Fady Dagher, lundi, en marge d’une présentation à l’hôtel de ville. En cause : les nombreux postes vacants et les nombreux congés de maladie au sein du service. Ceux-ci poussent le taux d’absentéisme à 22 % de la main-d’œuvre.

« Plein d’activités que nous faisons sont en temps supplémentaire systémique », a-t-il continué. La surveillance des lieux de rassemblement communautaires liés aux tensions au Proche-Orient a déjà coûté 1,7 million en temps supplémentaires, a-t-il souligné.

L’année 2024 n’est pas encore commencée que le chef Dagher avertit d’ailleurs déjà que son budget d’heures supplémentaires pour l’an prochain risque encore d’être insuffisant. « Je ne vois pas de miracle qui va se passer en 2024 », a-t-il dit. « Tant que le recrutement ne rentre pas, tant que je n’ai pas assez de recrues pour venir éponger le tout, on va encore se parler de déficit en 2024. J’espère qu’il va être beaucoup moindre. J’espère. »

En plus du temps supplémentaire, la conclusion d’une nouvelle convention collective avec les policiers a aussi plombé les finances du service. A contrario, des ajustements actuariels au régime de retraite ont permis au SPVM d’économiser 17 millions par rapport au budget prévu.