La Ville de Montréal pose les premiers jalons vers la création d’un grand parc dans l’Est, ainsi que l’avait promis la mairesse Valérie Plante en campagne électorale, en protégeant des espaces verts sur une superficie de 700 hectares.

« L’idée est d’agrandir le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies, qui est notre grand poumon vert dans l’Est, avec des terrains qui sont à côté ou à proximité. Et s’ils sont un peu plus loin, on peut créer des liens entre ces différents terrains, par exemple avec des aménagements de transport actif », explique, en entrevue avec La Presse, la mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, qui est aussi responsable des grands parcs au comité exécutif.

Le futur parc s’étendra de l’île Bonfoin, à l’est, jusqu’à la 63e Avenue, à l’ouest, et de la rivière des Prairies, au nord, jusqu’au fleuve Saint-Laurent, au sud. L’annonce officielle sur les limites du futur grand parc sera faite ce dimanche, et le comité exécutif les adoptera mercredi.

Ce nouveau territoire représente plus de trois fois la superficie du parc du Mont-Royal.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Le projet de grand parc dans l’est de Montréal représente plus de trois fois la superficie du parc du Mont-Royal.

La Ville pourra ensuite faire l’acquisition de terrains publics, institutionnels et privés dans ce périmètre, y conclure des ententes, ou encore y appliquer un droit de préemption, qui lui donne un droit de premier refus quand un propriétaire vend son terrain.

Une somme de 23 millions est prévue au budget municipal 2024, qui sera présenté mercredi, pour les futurs aménagements du grand parc de l’Est, révèle Mme Bourgeois.

« Geste fort »

Hydro-Québec possède notamment des terrains boisés dans le secteur que la Ville aimerait inclure dans son futur parc. La société d’État rendra disponibles certains terrains et emprises de transport électriques, indique la Ville.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

On veut assurer la protection à long terme de ces terrains, qui sont des espaces verts aujourd’hui, mais qui pourraient ne plus l’être dans 10, 20, 30 ans.

Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

« Il y a beaucoup de pression sur les terrains dans ce secteur historiquement minéralisé et industrialisé, dit la mairesse d’arrondissement. Je suis très fière de ce geste fort qu’on pose pour protéger la biodiversité locale, combattre la fragmentation des espaces verts et créer des zones tampons entre les entreprises et les résidences. »

En 2019, la Ville de Montréal avait créé le Grand parc de l’Ouest en procédant de la même manière, délimitant une superficie de 3000 hectares (30 km2) où elle entendait préserver des espaces verts, autour des cinq parcs-nature de l’Ouest-de-l’Île (l’Anse-à-l’Orme, le Bois-de-L’Île-Bizard, le parc agricole du Bois-de-la-Roche, le Cap–Saint-Jacques et les Rapides-du-Cheval-Blanc), en plus d’autres terrains répartis sur les territoires des arrondissements et des villes liées.

En septembre dernier, elle a d’ailleurs acheté, pour 150 000 $, deux terrains vacants situés dans la municipalité de Sainte-Anne-de-Bellevue, au nord de l’autoroute 40 et à l’ouest du chemin de l’Anse-à-l’Orme. Un nouveau lien cyclable de 1,1 km a été achevé pour permettre d’accéder au Grand parc de l’Ouest.